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Un texte élaboré par l'Onu suscite diverses critiques à Cancun

Pour des raisons radicalement différentes, les Etats-Unis et certains pays en développement ont critiqué samedi un projet de texte mis au point par les Nations unies pour tenter de sortir de l'impasse les négociations en cours à la conférence internationa

Pour des raisons radicalement différentes, les Etats-Unis et certains pays en développement ont critiqué samedi un projet de texte mis au point par les Nations unies pour tenter de sortir de l'impasse les négociations en cours à la conférence internationa - -

par Gerard Wynn et Alister Doyle CANCUN, Mexique (Reuters) - Pour des raisons radicalement différentes, les Etats-Unis et certains pays en...

par Gerard Wynn et Alister Doyle

CANCUN, Mexique (Reuters) - Pour des raisons radicalement différentes, les Etats-Unis et certains pays en développement ont critiqué samedi un projet de texte mis au point par les Nations unies pour tenter de sortir de l'impasse les négociations en cours à la conférence internationale de Cancun sur les changements climatiques.

Ce texte de 33 pages, qui expose les possibilités d'accord à mi-parcours de la conférence, laquelle s'est ouverte le 29 novembre et s'achèvera le 10 décembre, souligne par les réactions qu'il suscite les profonds désaccords entre pays riches et pays pauvres concernant les réductions futures des émissions de gaz à effet de serre (GES) ainsi que sur l'aide à accorder aux pays pauvres pour qu'ils s'adaptent aux changements climatiques.

"Cela ne va pas au bout des choses, dans certains domaines", déclarait vendredi aux délégués le numéro deux de la délégation américaine, Jonathan Pershing.

Ce texte définit des objectifs, notamment la création d'un nouveau fonds d'aide aux pays émergents et les moyens de protéger les forêts tropicales et de partager les technologies "vertes" - peu polluantes.

Pershing estime que ce texte ne va pas assez loin, notamment pour ce qui est de garantir que les pays émergents respecteront leurs promesses de freiner la croissance de leurs émissions de CO2. La Chine est devenue ces dernières années le plus gros pollueur de la planète, dépassant les Etats-Unis.

ARRIVÉE DES MINISTRES DE L'ENVIRONNEMENT

A rebours, certains pays émergents ont estimé que ce texte, qui reprend l'objectif non contraignant, arrêté à la conférence de Copenhague il y a un an, de contenir la hausse mondiale des températures en dessous de deux degrés par rapport à leur niveau d'avant l'ère industrielle, n'assignait pas d'objectifs assez ambitieux aux pays riches.

"Ce document manque d'ambition pour la tâche urgente de protéger les îles et le monde plus généralement, dans le contexte de la menace des changements climatiques", a expliqué Dessima Williams, de la Grenade, qui dirige l'Alliance des petits Etats insulaires.

La Bolivie et le Venezuela ont eux aussi jugé ce texte trop timoré face aux menaces que représentent l'augmentation du nombre de sécheresses, des inondations, mais aussi la désertification et la montée du niveau des mers. D'autres, comme l'Union européenne, ont réservé leur jugement sur le texte. Certains ont dit voir en lui une base pour négocier.

La ministre mexicaine des Affaires étrangères, Patricia Espinosa, a exhorté les délégués à trouver un compromis et a relevé qu'ils avaient fait des progrès dans certains domaines pendant la première semaine de la conférence. "Je vous demande d'agir avec un sens renouvelé de l'urgence", a-t-elle dit.

Espinosa a indiqué qu'elle allait rendre compte dimanche à une soixantaine de ministres de l'Environnement de l'état d'avancement des négociations. Ces ministres, venus du monde entier pour la seconde semaine de débats, devaient être accueillis samedi soir lors d'un dîner donné en leur honneur dans la station balnéaire mexicaine.

Eric Faye pour le service français