Un soldat américain tue une quinzaine de civils afghans

KANDAHAR, Afghanistan (Reuters) - Un soldat américain stationné en Afghanistan a ouvert le feu sur des civils, tuant une quinzaine de personnes, avant d'être maîtrisé et placé en détention, a-t-on appris dimanche auprès de l'état-major de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) et des autorités afghanes.

Le soldat est sorti en pleine nuit de sa base, dans la province de Kandahar (sud), et s'est rendu dans des villages alentour, entrant dans trois maisons, a déclaré le ministre afghan des Frontières et des Affaires tribales. Asadulah Khalid a ajouté qu'il avait fait seize morts et cinq blessés.

Les services du gouverneur de Kandahar ont avancé pour leur part un bilan d'au moins sept morts.

Dans la matinée, le capitaine Justin Brockhoff, porte-parole de l'Isaf, avait dit ne pas encore avoir d'informations relatives au bilan.

Le général Adrian Bradshaw, commandant adjoint de l'Isaf, s'est dit dans l'incapacité d'expliquer le geste de ce soldat.

"C'est un incident profondément regrettable et nos pensées vont aux familles concernées", écrit l'Isaf dans un communiqué, ajoutant que "les forces américaines en Afghanistan, en coopération avec les autorités afghanes, enquêteront sur cet incident".

Les victimes civiles en Afghanistan sont une source majeure de tension entre l'administration du président Hamid Karzaï et les forces étrangères déployées sous commandement de l'Otan.

Cette fusillade risque en outre d'alimenter le ressentiment de la population afghane contre les Américains, alors que les violences provoquées par la profanation d'exemplaires du Coran dans une base américaine sont à peine retombées.

A Kaboul, le porte-parole du ministère afghan de l'Intérieur a "condamné dans les termes les plus forts la tuerie" de Kandahar qui, a-t-il promis, fera l'objet d'une enquête approfondie.

Ahmad Nadem, avec Amie Ferris-Rotman et Hamid Shalizi à Kaboul; Henri-Pierre André pour le service français