BFMTV
International

Un nouveau projet immobilier à Jérusalem suscite la réprobation

Constructions dans le quartier de Cheikh Djarrah à Jérusalem-Est. Quelques heures à peine après une entrevue-vérité entre Benjamin Netanyahu et Barack Obama sur la colonisation à Jérusalem-Est, un conseiller de la ville s'est fait le chantre d'un nouveau

Constructions dans le quartier de Cheikh Djarrah à Jérusalem-Est. Quelques heures à peine après une entrevue-vérité entre Benjamin Netanyahu et Barack Obama sur la colonisation à Jérusalem-Est, un conseiller de la ville s'est fait le chantre d'un nouveau - -

par Allyn Fisher-Ilan JERUSALEM - Quelques heures à peine après une entrevue-vérité entre Benjamin Netanyahu et Barack Obama sur la colonisation à...

par Allyn Fisher-Ilan

JERUSALEM (Reuters) - Quelques heures à peine après une entrevue-vérité entre Benjamin Netanyahu et Barack Obama sur la colonisation à Jérusalem-Est, un conseiller de la ville s'est fait le chantre d'un nouveau projet de logements pour des Juifs dans un quartier arabe de la ville sainte.

La rencontre entre le Premier ministre israélien et le président américain à la Maison blanche a duré une bonne heure et demie et s'est déroulée loin des micros et caméras. A son issue, aucun des deux hommes ne s'est exprimé publiquement.

Mais, peu auparavant, le chef du Likoud avait donné le ton en jugeant "illogique et déraisonnable" l'insistance des Palestiniens à obtenir un gel de la colonisation juive en préalable à une reprise des pourparlers directs avec Israël.

L'annonce, il y a deux semaines, d'un projet de construction de 1.600 logements pour des Juifs à Jérusalem-Est, a incité les Palestiniens à renoncer aussi à des pourparlers indirects sous l'égide de l'émissaire d'Obama au Proche-Orient, George Mitchell.

Intervenant au beau milieu d'une visite à Jérusalem du vice-président américain, Joe Biden, elle a suscité de plus une crise sans précédent depuis 25 ans dans les relations israélo-américaines, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton la jugeant insultante pour les efforts de paix de Washington.

Mais Benjamin Netanyahu, qui s'est rendu aux Etats-Unis pour s'adresser à l'assemblée annuelle du principal lobby pro-israélien, s'est montré inébranlable: "Jérusalem n'est pas une colonie. C'est notre capitale", a-t-il martelé à Washington devant le principal lobby pro-israélien.

"Jérusalem-Est est la capitale de l'Etat de Palestine et ce fait est incontournable sur la voie de n'importe quel accord de paix à n'importe quelle époque", lui a rétorqué Abou Rdaïnah, un des principaux conseillers du président palestinien Mahmoud Abbas.

"VILLE UNIE SOUS SOUVERAINETÉ ISRAÉLIENNE"

L'annonce mardi du feu vert de la municipalité de Jérusalem à la mise en chantier d'un autre projet immobilier, dans le quartier de Cheikh Djarrah, où des Palestiniens avaient été expulsés l'an dernier, n'est pas de nature à calmer les tensions entre les Etats-Unis et les Palestiniens d'une part, et Israël de l'autre.

Les médias israéliens rapportent que Benjamin Netanyahu aurait fait part de sa surprise quant à cette annonce, bien que, selon Elisha Peleg, membre de la commission de la construction de la municipalité de Jérusalem, une partie du projet avait déjà obtenu un aval technique, l'été dernier.

Peleg a assuré mercredi que Jérusalem était "une ville unie sous souveraineté israélienne" et qu'il fallait "continuer d'y délivrer des permis de construire" partout, que ce soit à Cheikh Djarrah ou à Ras al Amoud, autre quartier arabe de Jérusalem-Est.

"Jérusalem-Est est la capitale de l'Etat de Palestine et ce fait est incontournable sur la voie de n'importe quel accord de paix à n'importe quelle époque", a pour sa part souligné Abou Rdaïnah, conseiller d'Abbas.

Le négociateur palestinien Saeb Erekat a déclaré que le président Mahmoud Abbas insisterait pour qu'Israël renonce au projet de Cheikh Djarrah comme à celui des 1.600 logements à Ramat Shlomo, dans les faubourgs nord de Jérusalem-Est.

"Il y a une frustration internationale croissante à l'égard d'Israël quant à ses décisions et agissements. Israël s'enfonce lui-même dans une impasse dont il devra s'extirper s'il est sérieux au sujet de la paix", a estimé Erekat.

Rare intervention publique de sa part à ce sujet, l'Arabie saoudite a réclamé mercredi aux grandes puissances impliquées dans les efforts de paix au Proche-Orient "des clarifications sur la politique d'arrogance d'Israël et sur son insistance à défier la volonté internationale".

La France a déploré le projet de Cheikh Djarrah, rappelant que la communauté internationale ne reconnaissait pas l'annexion de la partie orientale de Jérusalem par Israël en 1967 et condamnant "toute décision qui préjuge de son statut final".

Marc Delteil pour le service français, édité par Gilles Trequesser