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Un nouveau-né retrouvé dans une "boîte à bébé" en Belgique

Au vu de la manière dont le cordon ombilical du nouveau-né avait été coupé, la mère biologique n'a probablement pas reçu d'assistance lors de l'accouchement, a indiqué la chaîne VTM.

Au vu de la manière dont le cordon ombilical du nouveau-né avait été coupé, la mère biologique n'a probablement pas reçu d'assistance lors de l'accouchement, a indiqué la chaîne VTM. - Johannes Eisele-AFP

Un nouveau-né a été abandonné début décembre à Anvers en Belgique. Le petit garçon a été retrouvé dans l'unique "boîte à bébés" du territoire. C'est la cinquième fois que le dispositif est utilisé pour un nourrisson depuis sa création en 2000.

C'est un système qui permet aux parents d'abandonner leur bébé en tout anonymat. Depuis l'année 2000, de nombreux pays européens ont équipé leurs villes de "boîtes à bébés". L'idée n'est pas nouvelle mais date du Moyen-Age, époque à laquelle on appelait cela des "tours d'abandons". Le dispositif avait ensuite été abandonné au XIXe siècle en Europe. Mais une dizaine de pays européens l'ont remis au goût du jour pour lutter contre l'infanticide.

La municipalité d'Anvers a indiqué ce mercredi qu'un nouveau-né a été abandonné début décembre 2014 dans l'unique "boîte à bébés" de Belgique. Le dispositif avait été utilisé pour la première fois en novembre 2007. C'est le cinquième nouveau-né à avoir été déposé dans cette "boîte" depuis sa création en 2000. Pas très confortable aux premiers abords, le dispositif, incrusté dans le mur, contient un lit auto-chauffant, une caméra et un signal d'alarme. Celui-ci est relié au centre de soins le plus proche et se déclenche au bout de quelques instants pour laisser le temps au parent de s'éloigner.

Un dispositif contraire à la Convention des droits de l'enfant

En Belgique comme ailleurs, le dispositif fait débat. "Je sais qu'il y a des critiques contre le "tiroir à bébés", mais je dois dire que je suis heureux que cela existe à Anvers pour les mères qui sont terriblement désespérées afin qu'elles puissent abandonner leur enfant en toute sécurité et en toute discrétion", a déclaré l'adjoint au bourgmestre (maire) en charge des Affaires sociales, Fons Duchateau, sur la chaîne flamande VRT. 

Ce qui est le plus reproché au dispositif, c'est la garantie de l'anonymat des parents. Or, la Convention relative aux droits de l'enfant stipule que tout enfant a "dans la mesure du possible, le droit de connaître ses parents et d'être élevé par eux". Mais l'association Moeders Voor Moeders, qui a mis en place le dispositif, laisse six mois au parent pour revenir sur sa décision avant que l'enfant ne soit adopté. C'est pourquoi les abandons ne sont pas signalés durant les premiers mois. "Une fois ça a marché", a indiqué Katrin Beyers de l'association.

Le petit garçon déposé dans la "boîte à bébé" peu de temps après sa naissance, a été prénommé Jules par la bénévole qui l'a trouvé. Il a été placé dans une famille d'accueil qui candidate pour l'adopter. Au total, depuis la mise en place du dispositif, près de 400 enfants auraient été ainsi abandonnés en Europe.

Johanne Eva Desvages avec AFP