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Un mouvement de panique fait 375 morts à Phnom Penh

Un mouvement de panique sur un pont de Phnom Penh a fait au moins 375 morts, en majorité des femmes, et 755 blessés lundi soir, au dernier jour de la fête de l'eau. De nombreuses victimes ont péri écrasées dans la bousculade ou sont tombées du pont dans u

Un mouvement de panique sur un pont de Phnom Penh a fait au moins 375 morts, en majorité des femmes, et 755 blessés lundi soir, au dernier jour de la fête de l'eau. De nombreuses victimes ont péri écrasées dans la bousculade ou sont tombées du pont dans u - -

Un mouvement de panique sur un pont de Phnom Penh a fait au moins 375 morts, en majorité des femmes, et 755 blessés lundi soir, au dernier jour de la fête de l'eau, qui marque la fin de la mousson.

De nombreuses victimes ont péri écrasées dans la bousculade ou sont tombées du pont dans un affluent de la rivière Tonlé Sap, qui rejoint le Mékong dans la capitale cambodgienne.

D'après des témoins, la panique s'est emparée de la foule quand des gens ont annoncé que plusieurs personnes avaient été électrocutées. D'autres ont crié que le pont, conduisant à l'île au diamant, était sur le point de s'écrouler, alors que plusieurs milliers de personnes l'empruntaient pour regagner le centre-ville, selon la police.

Nombre de victimes venaient de manger dans des restaurants et rentraient chez elles quand la bousculade s'est produite.

"Les gens portaient les corps de leurs proches, notamment des femmes et des enfants", a rapporté Vann Thon, 25 ans. "Tout le monde avait l'air affolé."

Selon la télévision publique, qui cite des sources hospitalières, au moins 240 femmes figurent parmi les morts.

Un représentant du gouvernement a fait état de plusieurs disparus. Le bilan officiel de 375 morts pourrait donc s'alourdir.

Lors d'une intervention télévisée, le Premier ministre Hun Sen a présenté des excuses à la population et décrété un deuil national ce jeudi.

"C'est la pire tragédie au Cambodge depuis plus de 31 ans et la fin du régime de Pol Pot", a dit Hun Sen, évoquant le régime des Khmers rouges, responsable de la mort d'environ 1,7 million de personnes entre 1975 et 1979.

AMONCELLEMENT DE CADAVRES

Il a appelé la population à garder son calme et a promis qu'aucun effort ne serait épargné pour établir les causes de cette catastrophe.

Les services de secours ont évacué des corps inertes du lieu de la bousculade. Des dizaines d'autres cadavres ont été alignés en de longues rangées pour procéder à leur identification.

Sur des images de télévision, on a pu voir des proches de victimes pleurer auprès de cadavres amoncelés les uns sur les autres.

Des secouristes ont acheminé les blessés jusqu'à une file d'ambulances.

Le sol était jonché de chaussures, de vêtements et autres effets personnels abandonnés dans la panique.

Le drame s'est produit au troisième et dernier jour de Bon Om Touk, la "fête de l'eau" qui célèbre chaque année l'inversion du cours du Tonlé Sap.

L'île au diamant, qui appartient à une banque locale, abrite des salles de conférences et d'expositions, des restaurants et des zones de loisirs.

Les femmes y viennent fréquemment effectuer des achats, notamment durant la fête de l'eau puisque les marchands proposent à cette occasion des remises sur les vêtements ou d'autres biens.

Environ cinq millions de Cambodgiens, sur une population totale de 14 millions, se trouvent dans la capitale lors de la fête de l'eau.

Cette bousculade est la plus meurtrière dans le monde depuis janvier 2006, lorsque 362 pèlerins musulmans étaient morts piétinés lors d'un rituel de la "lapidation des stèles", à l'entrée du pont Djamarat près de la Mecque.

Philippe Bas-Rabérin, Guy Kerivel, Bertrand Boucey et Jean-Philippe Lefief pour le service français