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Un humanitaire tué au Tchad par des « coupeurs de route »

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Pascal Marlingue, humanitaire de 49 ans, a été tué par des assaillants tchadiens qui ont attaqué le convoi dont il faisait partie.

La dépouille de Pascal Marlinge est désormais aux mains de l'armée française, à N'Djamena, au Tchad. Cet humanitaire de 49 ans, marié et père de deux filles, a été tué par des « coupeurs de route », alors qu'il se rendait dans l'Est du pays. Pascal Marligne travaillait pour l'ONG britannique Save The Children. Les ravisseurs étaient, hier soir encore, en fuite.

L'attaque s'est produite sur une route déserte, d'après un haut responsable des Nations Unies sur place, que François-Xavier Ménage a joint. Le convoi humanitaire comprend trois véhicules. Autour, du sable à perte de vue. Deux assaillants font alors irruption et demandent à tous les humanitaires de sortir des voitures et de s'allonger par terre. Tout le monde s'exécute, y compris Pascal Marlinge. Qui prend soin de lever d'abord les mains au ciel, probablement pour montrer qu'il n'est pas armé. C'est alors qu'il reçoit une balle dans la tête. Il meurt sur le coup. Les autres humanitaires en revanche, seraient indemnes.

Pascal Marlinge était déjà venu une première fois au Tchad, l'an passé, avant de revenir au début de l'année, quand les tensions sont alors les plus fortes entre le pouvoir tchadien et les rebelles. « Il était très compétent, donnait tout pour son travail, et faisait attention à sa sécurité » explique le haut responsable des Nations Unies. L'un des collègues de travail de Pascal Marlinge, qui était en liaison par téléphone avec lui juste avant l'attaque, rappelle qu'il n'était pas un débutant. Pascal Marlingue avait travaillé au Sri lanka au Pakistan, en Afghanistan, etc...

Le lieutenant colonnel Philippe de Cussac, porte-parole à Paris de l'EUFOR, l'aide militaire internationale déployée au Tchad, explique qu'on « ne sait pas où sont les bandits. En revanche, leur véhicule a été retrouvé à 25 km au Nord Ouest d'Abéché. Un de leurs modes d'action est d'être ce qu'on appelle des « coupeurs de route », c'est-à-dire qu'ils s'installent et lorsqu'il y a des convois ou des véhicules sur la route, ils arrêtent le véhicule et généralement ils volent de la nourriture ou du carburant voire carrément le véhicule. C'est parfois plus violent ».

La compagne de Pascal Marlingue, Isabelle, estime que son mari est « l'antithèse de la tête brulée. D'après toutes les informations que j'ai et d'après les gens qui le connaissaient sur place, c'était quelqu'un de très prudent qui ne laissait rien au hasard. Il n'est pas le seul à qui il est arrivé un accident puisque les humanitaires sont maintenant classés dans les professions les plus à risques sur le plan international. Comme disait mon mari, « l'humanitaire, ça ne se fait pas aux Maldives ». On est obligatoirement dans des pays où les gens sont en grandes difficultés, ce qui signifie souvent conflit armé ».

La rédaction et François-Xavier Ménage et Pierre Viaud