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Un Français tué, Zelensky remobilise les siens: la situation au 100e jour de la guerre en Ukraine

Plus de trois mois après l'invasion de l'Ukraine par son voisin, la Russie poursuit son offensive. Tandis que l'invasion a atteint le cap symbolique des 100 jours ce vendredi, la situation de l'armée ukrainienne sur le front semble de plus en plus précaire. La communauté internationale prend quant à elle de nouvelles sanctions tout en redoutant un enlisement du conflit.

Ça fait maintenant cent jours que les troupes russes ont envahi l'Ukraine au petit matin du 24 février. Un cap symbolique atteint ce vendredi que l'on peut interpréter de deux manières: le terrible décompte d'une tragédie qui n'en finit pas, ou le signe de la résistance opiniâtre du peuple ukrainien à son puissant ennemi.

Sur le front, toutefois, les positions ukrainiennes paraissent de plus en plus fragiles. Au point que Volodymyr Zelensky a tâché de remobiliser les siens via un message vidéo publié ce vendredi, tandis que le Kremlin se félicitait du cours de la guerre. BFMTV.com passe en revue les événements qui ont fait ce centième jour des combats.

• Un Français tué au front, et deux journalistes de l'agence Reuters blessés

On ne connaît, à ce stade, ni le lieu de sa mort, ni son identité. Tout juste sait-on qu'il s'agissait d'un "volontaire" ayant rallié le front ukrainien. Ce vendredi en fin d'après-midi, le Quai d'Orsay a ainsi annoncé par une déclaration publique qu'un Français avait été tué dans l'une des batailles opposant Russes et Ukrainiens. "Nous avons appris la triste nouvelle qu'un Français avait été mortellement blessé dans des combats en Ukraine", a ainsi posé le ministère des Affaires étrangères avant de "présenter ses condoléances à sa famille."

Europe 1 en a dit davantage au cours de la journée, évoquant un "jeune homme ayant rejoint la Légion internationale de défense ukrainienne" pour "participer aux combats contre l'armée russe".

Parallèlement, deux journalistes travaillant pour l'agence Reuters ont été touchés par des tirs dans l'est du pays, tandis qu'ils faisaient route vers la ville-martyre de Severodonetsk. Leur chauffeur - affecté à leur service par les séparatistes du Donbass - a quant à lui été tué.

• "Nous avons rempli certains de nos objectifs": l'optimisme du Kremlin

Autant de drames qui n'ont pas altéré l'optimisme du Kremlin. Ainsi, au centième jour de la guerre, l'heure était aux rodomontades côté Moscou. Au cours d'un point-presse effectué par son porte-parole, Dmitri Peskov, le pouvoir russe s'est félicité d'avoir déjà atteint "certains résultats", mentionnant la "libération de nombreuses localités", auxquelles il assure avoir permis le retour à "une vie pacifique".

Dmitri Peskov a encore appuyé: "Ce travail va se poursuivre, jusqu'à ce que tous les objectifs de l'opération militaire spéciale soient remplis".

• Dans une vidéo, Zelensky se dit certain de la victoire finale des ukrainiens

En soi, ce n'est pas le président ukrainien qui contredira, sur ce point, le porte-parole de la présidence russe. Dès jeudi, Kiev concédait en effet avoir perdu le contrôle sur 20% de son territoire, essentiellement dans sa partie orientale et dans le Donbass. Cependant, Volodymyr Zelensky ne s'est pas donné le droit de sombrer dans la sinistrose et ce vendredi, il a cherché à remobiliser la population.

Dans une vidéo Instagram filmée près de son palais, il a assuré: "La victoire sera nôtre". Il a encore ajouté: "Les représentants de l'État sont ici, défendant l'Ukraine depuis 100 jours".

Mais l'ONU a mis tout le monde d'accord, estimant que ce conflit n'aurait "pas de vainqueur". Le coordinateur appointé dans ce dossier par les Nations unies a en effet plaidé dans un communiqué: "Cette guerre n'a et n'aura pas de vainqueur. Nous avons besoin de paix. La guerre doit cesser".

Amin Awad a également pointé "le lourd tribut" payé "par la population civile", à travers les "destructions, les dévastations dans des villes et villages". Il a encore dépeint les "vies, les maisons, les emplois et les perspectives perdues".

• Embargo européen sur le pétrole russe: l'UE passe au sixième paquet de sanctions

Mais que fait, justement, la communauté internationale ? Elle a décidé de nouvelles sanctions à l'égard des Russes ce vendredi, visant leurs ressources. L'Union européenne a annoncé officiellement le bannissement de la majeure partie des importations de pétrole russe. Un embargo progressif qui entrera en vigueur sous six mois. Elle a de surcroît élargi sa liste noire des personnalité russes elles aussi sanctionnées à une soixantaine d'individus.

Il s'agit là du "sixième paquet" - selon la terminologie consacrée - de sanctions contre la Russie. Si cet embargo pétrolier avait déjà été convenu plus tôt dans la semaine, Volodymyr Zelensky a tout de même tenu à saluer l'initiative sur Twitter.

"Le sixième paquet de sanctions augmente la pression sur la Fédération de Russie en la privant de profits pétroliers. L’abolition des droits de douane et des quotas sur les importations en provenance d'Ukraine pendant un an soutient nos producteurs, nos travailleurs agricoles et notre économie", a-t-il écrit.

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV