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Un conseil des ministres à Alger pour enrayer la hausse des prix

Emeutes dans les rues d'Alger. Un conseil des ministres extraordinaire doit se réunir à Alger samedi pour évoquer les moyens d'enrayer la hausse des prix au lendemain de la mort de deux personnes qui manifestaient contre le coût de la vie. /Photo prise le

Emeutes dans les rues d'Alger. Un conseil des ministres extraordinaire doit se réunir à Alger samedi pour évoquer les moyens d'enrayer la hausse des prix au lendemain de la mort de deux personnes qui manifestaient contre le coût de la vie. /Photo prise le - -

par Lamine Chikhi ALGER (Reuters) - Un conseil des ministres extraordinaire doit se réunir à Alger samedi pour évoquer les moyens d'enrayer la...

par Lamine Chikhi

ALGER (Reuters) - Un conseil des ministres extraordinaire doit se réunir à Alger samedi pour évoquer les moyens d'enrayer la hausse des prix au lendemain de la mort de deux personnes qui manifestaient contre le coût de la vie.

Depuis mercredi, le pays est en proie à de violentes émeutes déclenchées par un taux de chômage élevé et une hausse récente des prix des produits alimentaires de base.

Les prix de la farine, du sucre et de l'huile de table ont doublé ces derniers mois pour atteindre des niveaux record. Le kilo de sucre, qui valait 70 dinars il y a quelques mois, en coûte désormais 150.

Afin de tenter de désarmorcer la crise, les autorités algériennes devraient notamment annoncer à l'issue du conseil des ministres la limitation des bénéfices sur certains produits alimentaires.

Selon le ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, cité par l'agence de presse officielle APS, deux personnes ont été tuées et 400 autres blessées depuis jeudi dans les manifestations.

Selon des sources proches des services de sécurité, un jeune homme est mort à Msila, à 250 km au sud-est de la capitale Alger et un autre à Bou Ismaïl, à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de la capitale.

TENSION

De nouvelles émeutes ont éclaté samedi en Kabylie, à l'est d'Alger, notamment à Tizi Ouzou et à Béjaïa, rapportent des témoins interrogés par Reuters.

Selon APS, des bâtiments gouvernementaux, des banques et des bureaux de poste ont été mis à sac par des émeutiers dans plusieurs villes de l'est du pays, notamment à Constantine, Jijel, Sétif et Bouira, jeudi soir et vendredi matin.

La présence policière a été renforcée vendredi aux abords de mosquées et sur les grandes artères des principales agglomérations et des matches de football ont été reportés par mesure de sécurité.

"La tension reste vive. les gens ont peur. Dans mon quartier, ce matin, il n'y avait pas de pain ni de lait, rien", a indiqué Abdallah Chiboud, un retraité de 65 ans, qui vit à Bab Ezzouar, à l'est d'Alger.

Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika n'a fait aucune déclaration officielle sur la situation. Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a indiqué pour sa part que des mesures d'urgence allaient être prises pour réduire la pression qui pèse sur la population.

"A partir du début de la semaine prochaine, la situation va s'améliorer", a-t-il déclaré, cité par une radio publique.

Le taux de chômage se situe officiellement autour de 10% et à près de 25% selon les organisations indépendantes.

Les statistiques officielles font état d'une inflation de 4,2% en novembre. Elle a atteint 5,1% en juillet 2010.

Marine Pennetier pour le service français