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Un commando venu de la mer attaque l'armée syrienne

UN COMMANDO VENU DE LA MER ATTAQUE L'ARMÉE SYRIENNE PRÈS DE LATTAQUIÉ

UN COMMANDO VENU DE LA MER ATTAQUE L'ARMÉE SYRIENNE PRÈS DE LATTAQUIÉ - -

par Ed Cropley BEYROUTH (Reuters) - Un commando venu à bord de canots pneumatiques a attaqué dans la nuit de vendredi à samedi une unité de l'armée...

par Ed Cropley

BEYROUTH (Reuters) - Un commando venu à bord de canots pneumatiques a attaqué dans la nuit de vendredi à samedi une unité de l'armée syrienne sur le littoral méditerranéen, près de Lattaquié, première opération de ce type depuis le début de l'insurrection contre le régime du président Bachar al Assad il y a plus de treize mois.

Dans la région de Damas, la capitale, de nouveaux affrontements ont fait une quinzaine de morts malgré le cessez-le-feu proclamé il y a plus de deux semaines sous l'égide des Nations unies et de la Ligue arabe et constamment violé depuis lors.

Selon l'agence de presse officielle syrienne Sana, plusieurs soldats gouvernementaux et combattants insurgés ont été tués dans les affrontements qui ont suivi le débarquement d'un commando près de la cité portuaire de Lattaquié, à 35 kilomètres au sud de la frontière turque.

Sana ne précise pas la nationalité des assaillants.

Damas accuse la Turquie voisine, où se sont réfugiés les dirigeants de l'Armée syrienne libre (ASL), principale organisation armée de la rébellion, de laisser des armes et des fonds parvenir à l'insurrection.

Les autorités libanaises ont saisi une cargaison d'armes, notamment des lance-roquettes et des fusils automatiques, à bord d'un bateau en Méditerranée. Ces armes étaient peut-être destinées aux insurgés de Syrie, selon des sources au sein des services de sécurité libanais.

Au nord de Damas, dans le village de Bakha, au moins dix personnes - quatre rebelles et six civils - ont été tuées samedi par l'armée qui pourchassait des déserteurs, affirme l'opposition.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), basé à Londres, fait état pour sa part de dix morts parmi les déserteurs.

CINQ BOMBES VENDREDI À DAMAS

Durant la nuit, cinq membres des forces de sécurité ont par ailleurs trouvé la mort dans une explosion visant deux véhicules entre les villes de Moadamiya et Deraya, dans la province de Damas, ajoute l'OSDH.

Il est quasiment impossible de vérifier les informations de manière indépendante en Syrie en raison des restrictions imposées au travail des journalistes.

La Russie, qui soutient Assad, a imputé aux rebelles la responsabilité de la plupart des violences qui se poursuivent dans le pays.

"Cette trêve n'a pas encore été complètement appliquée en grande partie parce que les groupes armés de l'opposition se livrent à des provocations - explosions, actes terroristes, tirs sur les forces armées, les bâtiments gouvernementaux et administratifs", a déclaré Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères.

Vendredi, cinq attentats à l'explosif ont été commis dans la capitale syrienne.

Un attentat suicide a fait neuf morts et 28 blessés aux abords d'une mosquée du centre de Damas, qui avait jusqu'alors été plutôt épargné par les violences.

L'explosion s'est produite alors que les fidèles sortaient de la mosquée Zine al Abidine, près de laquelle avait été déployé un imposant dispositif de sécurité en cette journée de prière hebdomadaire car elle a fréquemment été le point de départ de manifestations hostiles au régime.

Aucune revendication n'a été formulée mais l'attentat s'est produit à proximité d'un précédent attentat à la voiture piégée, le 6 janvier, qui avait été revendiqué par un groupe islamiste sunnite anti-Assad inconnu, le Front Al Nousra.

QUINZE AUTRES OBSERVATEURS DE L'ONU ATTENDUS À DAMAS

Un peu plus tôt, une puissante explosion avait retenti à Sinaa, autre quartier de Damas, près d'un garage utilisé pour les autocars du gouvernement et par des miliciens Chabbiha chargés de briser les manifestations.

L'Onu estime à plus de 9.000 morts le bilan des violences en Syrie depuis le début du soulèvement contre Bachar al Assad en mars 2011. Le régime affirme pour sa part que des "groupes terroristes" soutenus par l'étranger sont responsables de la mort de 2.600 soldats et policiers.

Un cessez-le-feu est officiellement entré en vigueur le 12 avril dans le cadre d'un plan de paix élaboré par Kofi Annan, émissaire de l'Onu et de la Ligue arabe.

Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a accusé jeudi le régime syrien de violer ses engagements contenus dans ce plan de paix en ce qui concerne le retrait des armes lourdes et des troupes des centres urbains.

Ban Ki-moon s'est dit "profondément alarmé par la poursuite des violences et des tueries en Syrie, dont les bombardements et les explosions dans diverses zones résidentielles, et les affrontements armés. Cette situation est inacceptable et doit cesser immédiatement."

Le Conseil de sécurité de l'Onu a approuvé le déploiement de 300 observateurs en Syrie. Une poignée se trouve déjà sur place et ils seront trente d'ici lundi, selon les Nations unies.

La lenteur de ce déploiement suscite la colère des opposants sur le terrain et la frustration des pays occidentaux.

La France envisage de soumettre en mai au Conseil de sécurité un projet de résolution placé sous le chapitre VII de la charte de l'Onu si les forces syriennes ne se retirent pas des villes, ce qui pourrait entraîner des mesures allant des sanctions économiques à l'intervention militaire.

Une telle initiative risque de se heurter une nouvelle fois à la Russie, qui, avec la Chine, a opposé par deux fois son veto à des projets de résolution jugés trop hostiles à Bachar al Assad.

Avec Khaled Yacoub Oweis et Dominic Evans; Guy Kerivel pour le service français