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Ukraine: des sanctions supplémentaires contre Moscou sont "une priorité" pour l'Europe et ses alliés

Les drapeaux européen et des pays de l'Union européenne flottent devant le Conseil de l'Europe à Strasbourg, le 24 février 2022

Les drapeaux européen et des pays de l'Union européenne flottent devant le Conseil de l'Europe à Strasbourg, le 24 février 2022 - Patrick HERTZOG © 2019 AFP

Au cinquième jour du conflit entre l'Ukraine et la Russie, l'Europe et ses alliés veulent annoncer de nouvelles sanctions économiques contre le Kremlin.

Les Européens et leurs alliés sont prêts à prendre des sanctions supplémentaires contre la Russie, a indiqué lundi l'Élysée, après une visioconférence qui réunissait les dirigeants français, américain, britannique, canadien, allemand, italien, japonais, polonais et roumain, ainsi que des représentants de l'UE et de l'Otan.

Ces mesures, qui ont été examinées lors de cette réunion, seront "de diverse importance", comme la possibilité de cibler de nouvelles banques, d'autres oligarques ou même le fonds souverain russe, selon cette source.

"D'autres sanctions seront prises, c'est une priorité" et pourraient l'être "dans les prochains jours" car "l'urgence est de relever le coût de la guerre pour le président (Vladimir) Poutine", a indiqué la présidence française, en estimant que les sanctions déjà prises "font plus mal que le président Poutine ne l'avait anticipé".

Un "potentiel d'escalade très fort"

"Il y a de la réserve, nous avons encore beaucoup de marge de manoeuvre", ont commenté les conseillers de l'Élysée, après la visioconférence entre Emmanuel Macron, Joe Biden, Olaf Scholz, Mario Draghi, Boris Johnson, Justin Trudeau, Andrzej Duda, Fumio Kishida, Klaus Iohannis, Ursula von der Leyen, Charles Michel et Jens Stoltenberg.

"Tout cela porte atteinte aux intérêts russes et a un coût pour les économies européennes, mais compte tenu de la gravité de ce que fait Vladimir Poutine, le choix est clair et univoque de renchérir le coût de la guerre pour lui", "pour qu'il réalise que le coût est exorbitant et change son calcul". "Nous prendrons les sanctions utiles pour cet objectif", a ajouté l'Élysée. Déjà, "la Russie s'inquiète de la fuite des capitaux", Vladimir poutine "ne s'attendait pas à ce que les sanctions soient si dommageables", selon Paris.

Mais les Alliés relèvent un "potentiel d'escalade très fort" avec notamment des risques pour les civils et que "la Russie prenne le contrôle de l'ensemble du territoire ukrainien". "Il n'est pas impossible de voir un débarquement de forces russes au sud de l'Ukraine, avec de fortes raisons de craindre que les civils soient ciblés, comme c'est déjà le cas à Kiev", selon l'Élysée.

"Nous avons pris des sanctions massives contre la Russie. Il n'y a pas eu d'hésitation. Les Européens ont agi collectivement et rapidement et avec beaucoup de détermination", s'est félicité Paris. "L'Europe devra revoir ses perspectives pour tirer les leçons d'une crise qui risque de séparer durablement la Russie du reste du continent européen", selon la présidence française.

Un dialogue "franc, robuste, sans concession"

La France reste cependant prudente sur une éventuelle adhésion de l'Ukraine à l'UE. "Attention à ne pas faire de promesses que nous ne pourrons pas tenir", ont averti les conseillers, évoquant le dilemme qui se poserait "si l'Ukraine était conquise par la Russie".

Pour l'Ukraine, mais aussi la Moldavie, les Balkans ou encore la Géorgie, "la réponse n'est pas forcément une adhésion à l'UE, qui n'est pas équipée pour pouvoir s'étendre sans risque. Ce qui est nécessaire est de consolider notre solidarité et répondre aux aspirations de ces pays", a estimé l'Élysée.

Auparavant, Emmanuel Macron avait échangé pendant 1h30 avec Vladimir Poutine, lui demandant l'arrêt des frappes contre les civils et la sécurisation des axes routiers en Ukraine, des points sur lesquels le président russe "a confirmé sa volonté de s'engager", selon l'Élysée. Le dialogue entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine est "franc, robuste, sans concession", que "nos alliés nous encouragent à avoir", a souligné l'Élysée dans la soirée.

"Nous avons affaire à un leader très déterminé mais aussi enfermé dans une logique de confrontation (...) Il est important de lui dire que, à chaque étape, il y a des options", a ajouté la présidence française, en qualifiant ce dialogue de "pas facile mais nécessaire".

A.A. avec AFP