BFMTV
International

Ukraine: des camions du convoi humanitaire russe sont arrivés à Lougansk

Des camions du convoi russe passe la frontière ukrainienne au niveau du checkpoint d'Izvarino, le 22 août 2014.

Des camions du convoi russe passe la frontière ukrainienne au niveau du checkpoint d'Izvarino, le 22 août 2014. - Sergey Venyavsky - AFP

Plusieurs camions du convoi humanitaire russe ont passé la frontière ukrainienne, ce vendredi. Kiev dénonce une "invasion" et les Occidentaux une "violation" de la frontière.

Une partie du convoi humanitaire russe est entrée ce vendredi en Ukraine, sans attendre son inspection complète, suscitant de vives protestations du gouvernement ukrainien. Ce dernier dénonce une "invasion directe", tout comme les Occidentaux.

Plus de 70 camions du convoi ont traversé la frontière entre la Russie et l'Ukraine, escortés du côté ukrainien par des combattants pro-russes dans des fourgonnettes. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a pour sa part indiqué que plus de 130 camions étaient entrés en territoire ukrainien. Vingt sont d'ores et déjà arrivés vendredi après-midi dans le centre du bastion rebelle de Lougansk, sa destination, a indiqué un responsable de l'administration régionale.

"Invasion directe"

"Il s'agit d'une invasion directe", a réagi le chef des services de sécurité ukrainiens Valentin Nalivaïtchenko, tout en promettant que l'aviation ne bombarderait pas le convoi russe. "Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour que cela n'ait pas de conséquences plus graves", a, quant à lui, déclaré le président ukrainien Petro Porochenko.

Les autorités ukrainiennes, qui ont condamné une décision russe "délibérée et agressive", ont affirmé que leurs gardes-frontières n'avaient pu inspecter que 34 camions. "Dans un des (camions) KamAZ qui peut transporter 25 tonnes, nous avons trouvé 800 kilogrammes de thé. Les 33 autres camions étaient chargés au maximum de huit tonnes. Il s'agit en réalité de véhicules vides", a assuré le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk.

Kiev dit craindre que ce convoi, qui se déplace en territoire rebelle et en proie à des combats intenses, ne fasse l'objet d'une "provocation" qui pourrait servir de prétexte à une intervention militaire russe. La Croix-Rouge, qui devait distribuer l'aide, n'a finalement pas accompagné le convoi, disant ne pas disposer de garanties suffisantes concernant la sécurité.

Le Pentagone ordonne le retrait du convoi

Le Pentagone a exigé vendredi de la Russie qu'elle retire "immédiatement" son convoi humanitaire, sous peine de nouvelles sanctions. L'envoi de ces camions "constitue une violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine par la Russie", a déclaré le contre-amiral John Kirby, son porte-parole. L'Union européenne a aussi "déploré la décision" de la Russie, y voyant une "claire violation" de la frontière ukrainienne.

L'Otan a pour sa part dénoncé "une violation flagrante" par Moscou de ses engagements internationaux et de la "souveraineté" de l'Ukraine. Le Conseil de sécurité de l'ONU doit en outre se réunir vendredi pour aborder cette question. Le président russe Vladimir Poutine s'est pour sa part expliqué, affirmant que tout nouveau retard du convoi aurait été "inacceptable", dans un entretien téléphonique avec la chancelière allemande Angela Merkel. Après une semaine d'attente du côté russe de la frontière, Moscou a annoncé vendredi que "tous les prétextes" utilisés par Kiev pour "retarder la livraison" de son aide humanitaire aux populations de l'est de l'Ukraine avaient été épuisés.

A.S. avec AFP