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Turquie: le Parlement autorise une intervention militaire en Syrie et en Irak

Des chars de l'armée turque prennent position près de la frontière syrienne, le 29 septembre 2014.

Des chars de l'armée turque prennent position près de la frontière syrienne, le 29 septembre 2014. - Bulent Kilic - AFP

Le Parlement turc a autorisé jeudi à une très large majorité l'intervention militaire. Le Premier ministre doit encore préciser les modalités de l'engagement turc auprès de la coalition menée par les Etats-Unis contre le groupe jihadiste.

Le Parlement turc a approuvé jeudi à une très large majorité un projet de résolution du gouvernement islamo-conservateur autorisant l'armée à mener des opérations contre les jihadistes du groupe Daesh (l'acronyme arabe de l'Etat Islamique ou EI) en Syrie et en Irak.

Après l'avoir explicitement refusé, la Turquie a fait savoir ces derniers jours qu'elle était prête à rejoindre la coalition militaire anti-Daesh formée par les Etats-Unis, accusée de multiples exactions, selon des modalités qu'elle n'a pas précisées.

Les modalités de l'engagement à préciser

Le texte du gouvernement, qui dispose de la majorité absolue au Parlement, a recueilli l'approbation de 298 députés, contre 98 se prononçant contre (sur un total de 550 élus). Conformément à la Constitution turque, il donne son feu vert à une éventuelle opération militaire de l'armée turque sur les territoires syrien et irakien et autorise également le stationnement sur le sol turc de troupes étrangères qui pourraient y participer.

Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a convoqué une réunion des principaux responsables civils et militaires du pays juste après ce vote pour préciser les modalités de l'engagement turc auprès de la coalition. Selon les médias turcs, le gouvernement ne devrait pas directement s'engager dans des opérations militaires chez ses voisins mais se contenter plutôt d'ouvrir certaines de ses installations, notamment la base aérienne d'Incirlik (sud), à ses alliés, pour des opérations humanitaires.

Revirement d'Erdogan

"Il ne faut pas vous attendre à des mesures immédiates juste après le vote", a prévenu le ministre de la Défense Ismet Yilmaz avant le débat parlementaire.

Après s'être longtemps tenu à distance de la coalition, le président turc Recep Tayyip Erdogan a opéré un spectaculaire revirement ces derniers jours en affirmant que son pays était prêt à faire "ce qui est nécessaire" pour combattre l'EI. Longtemps accusé d'avoir soutenu l'EI, il a toutefois rappelé que la chute du régime du président syrien Bachar al-Assad restait une de ses "priorités".

D. N. et V.R. avec AFP