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Tueries aux Etats-Unis: le patron du lobby des armes propose des "gardes armés" autour des écoles

Wayne LaPierre.

Wayne LaPierre. - JIM WATSON / AFP

Ce jeudi, l'un des éminents dirigeants du lobby pro-armes, la National Rifle Association, Wayne LaPierre, s'est exprimé à la tribune d'un meeting conservateur. Quelques jours après la tuerie d'un lycée en Floride, il a mis en garde le public contre une "élimination" du second amendement de la Constitution américaine et a proposé de mettre en place une "sécurité armée" autour des établissements scolaires.

C'est sans doute la citation d'Albert Einstein la plus fameuse: "La folie, c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent". Dans le contexte aussi tragique que banal qui est celui des Etats-Unis, où les tueries par armes à feu ensanglantent régulièrement le sol américain et en particulier ses lycées, la phrase semble calquée sur l'attitude de la National Rifle Association (NRA), "l'Association nationale des fusils" en français, le très puissant lobby des armes. 

Une semaine après qu'une fusillade, opérée par un jeune homme de 19 ans, a fait 17 morts dans le lycée de Parkland, Wayne LaPierre, l'un des dirigeants de la NRA, est intervenu ce jeudi lors de la Conservative Political Action Conference (CPAC), grand rassemblement des conservateurs américains, à National Harbor, dans le Maryland. Au mieux, dans un pays où 18 massacres ont endeuillé les écoles depuis le début de l'année 2018, il propose un statu quo, au pire, une fuite en avant. "Nos banques, nos aéroports, nos matches de NBA, nos matches de NFL, nos bureaux, nos stars de cinéma, nos politiciens... Tous sont mieux protégés que nos enfants dans leurs écoles", a-t-il d'abord noté, comme l'ont montré les tweets de la chaîne Fox News. 

Le soutien de Donald Trump 

Au moment d'en tirer les conclusions, Wayne LaPierre a aussitôt dénoncé "la politisation honteuse de la tragédie" par les militants anti-armes. Il a reporté la responsabilité de ces crimes sur "l'échec des familles, l'échec de la sécurité scolaire, l'échec du système psychiatrique américain, et même l'échec incroyable du FBI", cite ici le Daily Mail. Volontiers alarmiste, il a cherché à mettre ses sympathisants, adhérents et les militants conservateurs en garde: "Leur but est d'éliminer le second amendement", celui garantissant le droit à chaque citoyen d'être en possession d'une arme dans la constitution américaine. 

Pour remédier à la situation, il ne suggère donc pas de restreindre le droit au port d'armes. Il a au contraire avancé l'idée de placer autour des établissements scolaires des gardes armés: "Si une sécurité armée était une menace pour notre protection, allons-y et supprimons-la partout! Supprimons la sécurité armée de la Maison blanche, du Capitole et de Hollywood", a-t-il fait valoir. Il a ensuite mis en avant les services que son association pourrait rendre selon lui aux écoles: "Toute école américaine ayant besoin d'une consultation professionnelle immédiate et d'aide devrait appeler le Programme de protection des écoles de la NRA". Et il l'a promis cette "assistance immédiate" serait gratuite. 

Alors que Wayne LaPierre s'époumonait à la tribune, le président des Etats-Unis Donald Trump lui témoignait son soutien dans le silence de Twitter: "Ce que beaucoup de gens ne comprennent pas ou ne veulent pas comprendre, c'est que les gens qui travaillent si dur à la NRA sont des personnes formidables et de grands patriotes Américains. Ils aiment notre pays et feront ce qu'il faut pour rendre sa grandeur à l'Amérique."

Robin Verner