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Tsahal admet une erreur lors de l'abordage de la flottille

Le chef d'état-major de Tsahal le général Gabriel Ashkenazi a reconnu devant la commission d'enquête nationale que les fusiliers-marins israéliens qui avaient neutralisé fin mai une flottille d'aide à Gaza parrainée par une ONG turque avaient d'emblée mal

Le chef d'état-major de Tsahal le général Gabriel Ashkenazi a reconnu devant la commission d'enquête nationale que les fusiliers-marins israéliens qui avaient neutralisé fin mai une flottille d'aide à Gaza parrainée par une ONG turque avaient d'emblée mal - -

par Ari Rabinovitch JERUSALEM (Reuters) - Le chef d'état-major de Tsahal a reconnu mercredi que les fusiliers-marins israéliens qui avaient...

par Ari Rabinovitch

JERUSALEM (Reuters) - Le chef d'état-major de Tsahal a reconnu mercredi que les fusiliers-marins israéliens qui avaient neutralisé fin mai une flottille d'aide à Gaza parrainée par une ONG turque avaient d'emblée mal engagé leur opération.

Devant la commission d'enquête nationale sur cet abordage, qui a fait neuf morts parmi les militants turcs, le général Gabriel Ashkenazi a admis que les attaquants n'avaient pas dégagé suffisamment les ponts du navire amiral de la flottille avant d'y descendre en rappel à partir de leurs hélicoptères.

S'ils avaient proprement préparé le terrain avec leurs grenades à percussion, ils ne se seraient pas retrouvés assaillis par des activistes pro-palestiniens armés de barre de fer et de couteaux, a estimé le chef de l'armée israélien.

Le raid s'est rapidement transformé en "chaos" a avoué le général. "Dès que le premier soldat a terminé sa descente, il n'y avait d'autre choix que de poursuivre l'opération", a-t-il néanmoins fait valoir, livrant le compte rendu le plus détaillé à ce jour des ratés de l'opération.

Selon Tsahal, les militaires ont ouvert le feu en état de légitime défense, mais le bilan sanglant de cette abordage a provoqué un tollé international, contraint Israël à alléger son blocus de Gaza et mis à mal les relations de l'Etat juif avec la Turquie.

Israël a dû concéder que les Nations unies mettent sur pied une commission d'enquête indépendante, qui a entamé mardi ses travaux, afin de faire toute la lumière sur les circonstances du drame, alors que l'Etat juif assurait être en mesure de conduire seul de telles investigations.

"NOUS N'EN SAVIONS PAS ASSEZ"

Une commission d'enquête militaire israélienne a conclu en juillet que les assaillants de la flottilles n'avaient commis aucune faute mais elle a relevé des erreurs d'appréciation et des carences au niveau du commandement.

Intervenant avant Eshkenazi devant la commission nationale dirigée par l'ancien juge à la Cour suprême Jacob Turkel, le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Ehud Barak ont mis en cause la Turquie.

Netanyahu a déclaré que, malgré ses mises en garde par voie diplomatique, la Turquie n'avait "pas considéré contraire à ses intérêts la perspective d'un affrontement entre des militants turcs et Israël". Ankara a rétorqué qu'"Israël a tué des civils et doit assumer ses actes".

Barak a quant à lui admis que les services de renseignement l'avaient averti de possibles "affrontements et frictions" lors de l'abordage, mais il a fait état d'une résistance inattendue des militants turcs, qui se sont opposés aux militaires avec tous les moyens du bord.

Au troisième jour des auditions de la commission Turkel, Ashkenazi a précise l'opération aurait réussi si Tsahal avait pu déposer le maximum d'assaillants en un minimum de temps sur le Mavi Marmara, le bâtiment de croisière turc reconverti en navire amiral de la flottille.

Ce ne fut pas le cas.

Le chef d'état-major de Tsahal a déploré, comme Barak, que une insuffisance de renseignements sur la détermination du groupe activiste turc. "Nous n'en savions pas assez", a-t-il reconnu.

Marc Delteil, pour le service français, édité par Nicole Dupont