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Trump invite Kim à la frontière, prêt à fouler le sol nord-coréen

Donald Trump

Donald Trump - AFP

Donald Trump a proposé au dirigeant nord-coréen une rencontre dans la zone démilitarisée qui sépare les deux Corées. Une proposition informelle - formulée dans un tweet - que Kim Jong Un a jugé "intéressante".

Dans un tweet posté ce samedi, le président américain Donald Trump a proposé à Kim Jong Un une rencontre dans la Zone démilitarisée (DMZ) qui sépare les deux Corées, se disant prêt à fouler le sol nord-coréen.

"Après des rencontres importantes, en particulier avec le président chinois Xi, je quitterai le Japon pour la Corée du Sud. Pendant que je serai là-bas, et si le président Kim voit ce message, je pourrais le rencontrer à la frontière/DMZ juste pour lui serrer la main et dire bonjour (?)!", a-t-il ajouté, lui qui aime vanter sa proximité avec le leader nord-coréen.

Il a ensuite expliqué avoir agi à l'instinct, assurant qu'aucune préparation n'avait été faite. "J'y ai pensé ce matin", a lancé le président américain. "Je serais très à l'aise de le faire, cela ne me poserait aucun problème", a-t-il encore dit, interrogé sur un éventuel pas du côté Nord dans ce lieu chargé en symboles.

Proposition "intéressante"

Donald Trump a assuré que Kim suivait son compte Twitter et l'avait "rapidement" contacté à la suite de cette proposition impromptue. L'estimant "très intéressante", le pouvoir nord-coréen a souligné qu'il n'avait pas reçu d'invitation officielle mais a laissé entendre que la rencontre pourrait avoir lieu.

"En gros, cela veut dire que Kim viendra s'il reçoit une proposition officielle", a commenté Cheong Seong-Chang, chercheur de l'institut privé Sejong à Séoul.

Selon la présidence sud-coréenne, qui indique que rien n'est confirmé à ce stade, Donald Trump a profité d'un bref aparté avec le président Moon Jae In au G20 pour lui demander s'il avait vu son tweet. "Essayons de le faire!", lui a-t-il lancé enthousiaste, le pouce levé. L'ancien homme d'affaires de New York a également profité de l'occasion pour vanter une nouvelle fois son idée de mur à la frontière avec le Mexique pour enrayer l'immigration illégale aux Etats-Unis.

"D'ailleurs, quand on parle de mur, quand on parle de frontière, c'est ce que l'on appelle une frontière...", a-t-il lancé, évoquant la DMZ. "Personne ne passe cette frontière...", a-t-il ajouté, dans une surprenante comparaison.

Un lieu chargé de symboles

La tenue d'un sommet dans la DMZ "servirait de nouvelle occasion porteuse de sens pour approfondir les relations entre les deux dirigeants", a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères Choe Son Hui, cité par l'agence officielle KCNA. Au cours des trois dernières décennies, une brève halte dans le lieu fort qu'est la DMZ est devenue presque incontournable pour tous les locataires de la Maison Blanche. Depuis la visite de Ronald Reagan sur place en 1983, seul George H.W. Bush n'a pas effectué ce déplacement.

Cette annonce surprise intervient quatre mois après le sommet de Hanoï entre les deux hommes, qui s'était achevé sur un échec en l'absence d'avancées sur la dénucléarisation coréenne. Les négociations sont depuis au point mort. Si elle se confirme, cette poignée de main entre un président américain et un dirigeant nord-coréen serait une première dans ce lieu chargé en symboles qui est probablement la frontière la plus militarisée au monde.

"Redémarrage des discussions"

Après des années de montée des tensions en raison des programmes nucléaire et balistique de Pyongyang, la péninsule a connu une remarquable détente. Et c'est à Panmunjom, dans la Zone démilitarisée, que Kim Jong Un et le président sud-coréen Moon Jae In se sont rencontrés en avril 2018 pour une poignée de main historique sur la ligne de démarcation divisant la péninsule, qui est parsemée de barrières électrifiées, de champs de mines et de murs antichars.

Un tel événement pourrait "conduire à un redémarrage des discussions" mais il ne faut pas attendre "des progrès significatifs à court terme dans les efforts de dénucléarisation de la Corée du Nord", a souligné Scott Seaman, analyste du groupe de réflexion américain Eurasia Group. 

Ambre Lepoivre avec AFP