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Trois morts dans des manifestations en Egypte

Manifestation anti-gouvernementale sur la place de Tahrir, au Caire. Trois Egyptiens, dont un policier, sont morts mardi lors de manifestations qui se sont déroulées dans plusieurs villes du pays pour réclamer la fin du régime du président Hosni Moubarak,

Manifestation anti-gouvernementale sur la place de Tahrir, au Caire. Trois Egyptiens, dont un policier, sont morts mardi lors de manifestations qui se sont déroulées dans plusieurs villes du pays pour réclamer la fin du régime du président Hosni Moubarak, - -

Trois Egyptiens, dont un policier, sont morts mardi lors de manifestations qui se sont déroulées dans plusieurs villes du pays pour réclamer la fin du régime du président Hosni Moubarak.

Deux corps ont été déposés à l'hôpital de Suez avec des blessures causées par des balles en caoutchouc, dit-on de source médicale. La télévision nationale a rapporté qu'un policier était également mort dans le centre du Caire où des milliers de personnes s'étaient rassemblées et se sont heurtées à la police. Un responsable au ministère de l'Intérieur a dit ne disposer d'aucune information sur les morts à Suez, ajoutant qu'il se renseignait.

Selon une source médicale, une soixantaine de personnes ont été indisposées à Suez par l'inhalation de gaz lacrymogènes. Des gaz ont été utilisés en plusieurs endroits du pays, notamment au Caire, à Alexandrie, dans le nord, et à Suez, ville située à l'extrémité sud du canal.

Plusieurs milliers de manifestants au Caire

S'inspirant de la révolte populaire qui a chassé du pouvoir le président tunisien Zine ben Ali, des milliers d'opposants égyptiens étaient descendus mardi dans les rues. Cette rare démonstration de force contre le régime du président Hosni Moubarak, qui ne l'avait pas préalablement autorisée, avait été baptisée "jour de colère" par ses organisateurs, des activistes actifs sur internet.

Fer de lance des critiques contre Moubarak, 82 ans dont 30 à la tête de son pays, ces cyber-activistes entendaient ainsi profiter de cette journée fériée en l'honneur de la police pour protester contre la répression politique et la pauvreté. Mardi soir, un représentant du service de surveillance Herdict Web de l'université d'Harvard a déclaré à Reuters que selon des Egyptiens, le réseau Twitter était bloqué sur tous les fournisseurs d'accès internet d'Egypte. Cependant, les utilisateurs égyptiens de Twitter continuent d'échanger des messages par SMS ou grâce à des applications tierces, a indiqué le centre. Au Caire, selon des témoins, plusieurs milliers de protestataires ont répondu aux appels à manifester. Devant le palais de justice, un millier de personnes se sont rassemblées aux cris d'"A bas Moubarak!" avant de défiler sur une artère centrale de la capitale - fait rare.

« Où es-tu, liberté ? »

Des centaines d'autres manifestants se sont massés en divers autres points de la mégalopole, où les attroupements sont généralement dispersés avec promptitude par les forces de l'ordre. Sur l'une des places principales du Caire, des heurts ont opposé des contestataires à la police, qui a recouru au canon à eau et aux gaz lacrymogènes pour les disperser.
Des témoins évoquent d'autres échauffourées dans au moins deux autres quartiers entre policiers munis de matraques et manifestants. Hors de la capitale, des manifestations ont rassemblé des centaines de personnes à Ismaïlia, dans le nord du Sinaï, à Suez et à Alexandrie.

Un rassemblement de 200 personnes était signalé également à Mahalla el Koubra. A Ismaïlia, les manifestants scandaient notamment "Où es-tu Liberté?" ou "Gamal, dis à ton père les Egyptiens te haïssent" - référence à Gamal Moubarak, le fils du président qui passe pour son futur successeur, bien que les deux hommes nient une telle perspective.
Dans le nord du Sinaï, des dizaines de protestataires ont barré en brûlant des pneus la route de Rafah, à la frontière avec la bande de Gaza, en réclamant la libération de détenus. La tension est fréquente dans cette zone entre bédouins et policiers. Le ministère de l'Intérieur avait prévenu les manifestants qu'il tolérerait de brefs attroupements mais réagirait fermement à toute tentative de défilés.