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Trois attentats suicides font 33 morts à Bakouba, en Irak

Membre des services de sécurité irakiens sur les lieux d'un attentat à la bombe, mercredi à Bakouba en Irak. A quatre jours des élections législatives irakiennes, des attentats suicide contre deux bâtiments de la police et un hôpital ont fait au moins 31

Membre des services de sécurité irakiens sur les lieux d'un attentat à la bombe, mercredi à Bakouba en Irak. A quatre jours des élections législatives irakiennes, des attentats suicide contre deux bâtiments de la police et un hôpital ont fait au moins 31 - -

par Hilmi Kamal BAKOUBA, Irak - Des attentats suicides contre deux bâtiments de la police et un hôpital ont fait au moins 33 morts et 55 blessés...

par Hilmi Kamal

BAKOUBA, Irak (Reuters) - Des attentats suicides contre deux bâtiments de la police et un hôpital ont fait au moins 33 morts et 55 blessés mercredi à Bakouba, dans la province de Diyala, au nord-est de Bagdad, rapportent les services de sécurité irakiens.

Au moins douze des tués sont des policiers.

A quatre jours des élections législatives, ces attentats montrent que les insurgés sunnites liés à Al Qaïda sont toujours actifs dans cette province de Diyala, où cohabitent chiites, sunnites et Kurdes.

Deux des assaillants ont lancé des voitures chargées d'explosifs contre des postes de police dans le centre et l'ouest de Bakouba, ville située à 65 km de la capitale.

Le troisième, qui était à pied et portait un uniforme de lieutenant des forces de police, a mis sa charge à feu devant l'entrée du principal hôpital de Bakouba où arrivaient les blessés des deux autres attaques.

Il venait de descendre d'une ambulance, en provenance du premier site touché par les deux premières explosions. "Il était déguisé en personne blessée. Il portait une tenue de camouflage. Il s'est fait exploser à peine sorti de l'ambulance devant l'entrée de l'hôpital", a dit un porte-parole de la police.

Le kamikaze cherchait apparemment à tuer le chef de la police provinciale, qui se trouvait sur place, mais des agents de sécurité l'ont arrêté avant qu'il ne pénètre dans l'établissement. Les gardes du corps du responsable de la police ont tiré en l'air, ajoutant à la confusion.

Samira al Chibli, porte-parole du gouverneur, a annoncé qu'un couvre-feu avait été imposé dans toute la province et que les accès aux grandes villes avaient été bouclés pour prévenir d'autres attentats.

"UN DÉFI À RELEVER"

Talib Mohamed Hassan, qui dirige le Conseil provincial, a accusé des insurgés financés de l'étranger de vouloir terroriser la population avant le scrutin de dimanche.

"Même si de telles attaques se produisent le jour des élections, les gens iront voter. C'est un défi qu'ils veulent relever", a-t-il assuré.

Les élections législatives de dimanche représentent un enjeu de taille pour plusieurs puissances extérieures, dont l'occupant américain et le voisin iranien.

Les troupes américaines devront en principe avoir plié bagage à la fin de l'an prochain et l'Iran est bien placé pour accroître l'influence qu'il a gagnée en Irak depuis l'invasion de mars 2003.

Mais Téhéran devra jouer finement pour contrer une puissante résurgence du nationalisme irakien, qui complique sa quête d'un régime chiite ami et, si possible, hostile aux Etats-Unis à Bagdad.

De son côté, le président Barack Obama espère que le scrutin débouchera sur un régime plus laïque, plus représentatif et plus stable qui permettra le rapatriement en bon ordre des militaires américains.

L'Arabie saoudite, la Turquie et la Syrie poursuivent aussi leurs propres intérêts chez leur voisin, dont les divisions et tensions ethniques, religieuses et politiques alimentent la vulnérabilité.

Guy Kerivel et Olivier Guillemain pour le service français