BFMTV
International

TOUT COMPRENDRE - Quelle est la situation au Proche-Orient après le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas?

Un habitant de la bande de Gaza passant devant un bâtiment touché par des frappes israéliennes.

Un habitant de la bande de Gaza passant devant un bâtiment touché par des frappes israéliennes. - Mohammed Abed

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a lancé ce jeudi une enquête internationale sur les atteintes aux droits humains commises dans les territoires palestiniens occupés et en Israël depuis avril, mais aussi sur les "causes profondes" des tensions. 254 Palestiniens ont été tués à Gaza par des frappes israéliennes et 12 Israéliens sont morts dans les tirs de roquette du Hamas.

Un fragile apaisement. Voilà une semaine qu'Israël et le Hamas se sont mis d'accord sur un cessez-le-feu après onze jours de conflit. L'interruption de nouveaux affrontements sanglants entre l'État hébreu et le parti islamiste qui ont principalement touché la bande de Gaza.

Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, qui s'est réuni ce jeudi, a d'ailleurs annoncé l'ouverture d'une enquête sur les atteintes aux droits humains survenus dans les territoires palestiniens lors de ce conflit, la quatrième depuis 2008.

• Le cessez-le-feu est-il respecté entre les deux parties?

La trêve, entrée en vigueur le vendredi 21 mai, a mis fin aux frappes israéliennes sur Gaza et aux tirs de roquettes depuis l'enclave palestinienne vers Israël.

"Si le Hamas rompt le calme et attaque Israël, notre réponse sera très puissante", a prévenu mardi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Mercredi, c'est le chef du bureau politique du Hamas à Gaza, Yahya Sinouar, qui a déclaré que "si le monde ne veut pas que tout explose de nouveau, il faut que le monde oblige l'occupation à respecter les décisions internationales".

Selon Jamal al-Fadi, professeur de sciences politiques à Gaza, la rupture du cessez-le-feu paraît improbable entre le Hamas et Israël, pointant "les dommages politiques, économiques et moraux" qu'une nouvelle guerre engendrerait.

• Quel bilan humain?

254 Palestiniens ont été tués à Gaza, dont 66 enfants et des combattants selon les autorités locales. Israël dénombre quant à lui 12 morts dont un enfant et une adolescente ainsi qu'un soldat, selon la police.

De nombreux dégâts matériels ont également été relevés, notamment dans l'enclave palestinienne. De nombreux bâtiments ont été pulvérisés, les réseaux d'électricité et d'eau endommagés et des centres médicaux et écoles touchés. En outre, l'armée israélienne a mené une frappe sur un immeuble abritant les locaux de la chaîne qatarie Al-Jazeera et de l'agence de presse américaine Associated Press (AP).

• Quelle réaction internationale à ce conflit?

L'ONU a annoncé jeudi travailler au déblocage d'environ 95 millions de dollars (environ 78 millions d'euros) d'aide aux Palestiniens. Et des dizaines de camions d'aide internationale ont afflué à Gaza par les terminaux israélien et égyptien.

De son côté le secrétaire d'État américain Anthony Blinken a indiqué vouloir débloquer une aide urgente de 5,5 millions de dollars (4,4 millions d'euros) pour Gaza, en plus de 75 millions de dollars (environ 61 millions d'euros) d'aide au développement économique destinée aux Palestiniens en général. Ces aides doivent encore être validées par le Congrès.

Le Qatar a pour sa part annoncé une aide de 500 millions de dollars (environ 410 millions d'euros). Israël accuse cependant de détourner les aides à des fins militaires et réclame un "mécanisme" international de contrôle des aides.

• Une trêve à entériner?

Pour consolider la trêve, l'Egypte, principal médiateur, souhaite organiser au Caire une réunion inédite avec le Hamas, Israël et l'Autorité palestinienne, selon des médias israéliens. Le Caire n'a pas confirmé dans l'immédiat.

En déplacement cette semaine à Jérusalem, Anthony Blinken a dit vouloir rouvrir le consulat à Jérusalem qui s'occupait des affaires palestiniennes jusqu'à sa fermeture en 2019. Le président américain Joe Biden a quant à lui estimé que la solution à deux Etats, israélien et palestinien, restait la seule option pour régler le conflit israélo-palestinien, alors que le processus de paix est suspendu depuis 2014.

Mais pour Ephraïm Inbar, directeur du Jerusalem Institute for Strategy and Security, "Israël n'est pas prêt à revenir aux frontières de 1967", ce qu'exigent les Palestiniens dans les négociations.

Hugues Garnier avec AFP Journaliste BFMTV