Tirs de sommation de l'armée dans la banlieue nord de Bangkok

BANGKOK - L'armée thaïlandaise a opéré des tirs de sommation en l'air pour bloquer un convoi des opposants au gouvernement qui ont quitté le centre...

BANGKOK (Reuters) - L'armée thaïlandaise a opéré des tirs de sommation en l'air pour bloquer un convoi des opposants au gouvernement qui ont quitté le centre de Bangkok pour entamer une "manifestation itinérante", rapporte un journaliste de Reuters.

Environ 450 soldats et policiers ont établi un barrage routier près de l'ancien aéroport international dans la banlieue nord de Bangkok. Certains soldats ont fait usage de leurs armes automatiques et de leurs fusils, tirant des coups de feu en l'air.

Armés de matraques et de boucliers, des policiers anti-émeutes ont été vus en train de charger sur le convoi au milieu d'une importante circulation sur la route passant à proximité de l'aéroport. Selon des témoins, des soldats ont tiré des balles en caoutchouc en direction des manifestants.

Environ un millier de "chemises rouges", les partisans de l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, ont quitté à bord de camions ou sur des motos les campements qu'ils occupaient dans le centre de la capitale, mercredi.

Les manifestants qui, dans un premier temps, n'ont pas été arrêtés par les forces de l'ordre entendaient se rendre sur un marché situé à une cinquantaine de kilomètres.

Des mouvements de troupes ont été signalés dans plusieurs quartiers du centre de Bangkok mardi soir et un porte-parole de l'armée a précisé qu'il s'agissait d'un "entraînement" en vue d'une éventuelle dispersion des manifestants.

"Nous maintenons des barrages dans plusieurs endroits afin de contrôler la présence d'armes et de prévenir le rassemblement de nouvelles personnes", a dit le porte-parole.

Les espoirs de voir émerger une solution négociée à ce conflit qui dure depuis plusieurs semaines ont été douchés ce week-end par le refus du Premier ministre Abhisit Vejjajiva d'organiser des élections anticipées dans les trois mois comme le demandait l'opposition.

Adoptant ensuite un ton plus conciliant, Abhisit avait déclaré sur CNN qu'il voulait appliquer la loi "avec un minimum de pertes" et qu'il était favorable "à une solution politique".

Les violences ont fait 26 morts et des centaines de blessés depuis le début du mouvement.

Adrees Latif, Pierre Sérisier pour le service français