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Thaïlande: des législatives sous tension

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Perturbées dimanche par des manifestants, les élections ont tout de même eu lieu en Thaïlande, à l'issue d'une crise de plus de trois mois.

Les Thaïlandais ont voté dimanche lors de législatives à haut risque, perturbées par les manifestants au lendemain d'une bataille de rue à Bangkok. Un dernier soubresaut d'une crise qui a fait plus de dix morts en trois mois.

"J'ai accompli mon devoir en venant voter (...) Je n'ai pas peur", explique Pui, 43 ans, dans un bureau de vote du centre de Bangkok quasi désert, tout en reconnaissant que ce scrutin est "chaotique".

La veille encore, en plein jour dans la capitale, une bataille de rue entre militants pro et antigouvernementaux a fait plusieurs blessés par balles. Les images de ces tirs nourris, explosions et scènes de panique de passants, risquent d'avoir effrayé de nombreux électeurs.

Les élections perturbées

Les bureaux de vote ont néanmoins ouvert dans leur ensemble à 8h, heure locale (3h à Paris), et ont fermé à 15 heures comme prévu. La Première ministre Yingluck Shinawatra a été parmi les premières à glisser son bulletin dans l'urne, dans le bureau de vote de son quartier, sous haute surveillance policière.

Refusant de démissionner purement et simplement comme le réclament les manifestants depuis trois mois, la Première ministre avait proposé ces législatives comme une sortie de crise. Mais l'opposition boycotte le scrutin et les élections sont très perturbées.

Les manifestants ont en effet empêché l'organisation du scrutin dans plus de 10% des circonscriptions (45 sur 375). "Des bulletins de vote et des urnes ont été bloqués dans les centres de distribution assiégés par les manifestants", a expliqué la commission électorale.

130.000 policiers déployés dans tout le pays

Cette alliance d'ultra-royalistes et d'électeurs lassés de l'emprise du "clan Shinawatra" sur la direction du pays est unie par sa haine de Thaksin Shinawatra. L'ancien Premier ministre a été renversé par un coup d'Etat en 2006, mais continue à gouverner via sa soeur Yingluck selon eux.

Ils réclament le remplacement de son gouvernement par un "conseil du peuple" non élu, repoussant les élections à plus d'un an, et s'opposent à un scrutin qui selon eux ne fera que prolonger l'emprise du parti Puea Thai au pouvoir.

Si Yingluck a plusieurs fois indiqué que les élections étaient pour elle la meilleure sortie de crise, les experts doutent que le scrutin ne change la donne.

Alors que la crise actuelle a déjà fait au moins dix morts et des centaines de blessés, quelque 130.000 policiers doivent être déployés dimanche dans tout le pays pour protéger les dizaines de milliers de bureaux de vote.

La rédaction