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Tepco présente des excuses pour les fuites radioactives

L'opérateur nucléaire japonais Tepco a formulé samedi des excuses pour les fuites radioactives émanant de la centrale de Fukushima-Daiichi, tandis que l'agence de sûreté nucléaire annonçait que le déversement d'eau radioactive en mer durerait jusqu'à dima

L'opérateur nucléaire japonais Tepco a formulé samedi des excuses pour les fuites radioactives émanant de la centrale de Fukushima-Daiichi, tandis que l'agence de sûreté nucléaire annonçait que le déversement d'eau radioactive en mer durerait jusqu'à dima - -

par Shinichi Saoshiro et Chisa Fujioka TOKYO (Reuters) - L'opérateur nucléaire japonais Tepco a formulé samedi des excuses pour les fuites...

par Shinichi Saoshiro et Chisa Fujioka

TOKYO (Reuters) - L'opérateur nucléaire japonais Tepco a formulé samedi des excuses pour les fuites radioactives émanant de la centrale de Fukushima-Daiichi, tandis que l'agence de sûreté nucléaire annonçait que le déversement d'eau radioactive en mer durerait jusqu'à dimanche.

Les excuses de Tokyo Electric Power sont intervenues au lendemain des craintes exprimées par la Chine et la Corée du Sud au sujet de la vidange des eaux contaminées de la centrale nippone frappée par le séisme et le tsunami du 11 mars, signe d'un malaise croissant face à cette crise.

"Il y a près d'un mois que ce tremblement de terre a eu lieu. Je souhaite exprimer des excuses du fond de mon coeur pour les inquiétudes et les problèmes que nous causons à la société en raison de la fuite de matières radioactives dans l'atmosphère et l'eau de mer", a dit Sakae Muto, l'un des vice-présidents de Tepco, lors d'une conférence de presse.

"Nous avons suscité des inquiétudes et des difficultés en prenant cette décision sans prendre assez de temps pour expliquer la question au préalable aux personnes affectées, à la presse, à l'industrie de la pêche et aux peuples d'outre-mer, ce dont nous sommes navrés", a-t-il ajouté.

LE JAPON EXPOSE SA POLITIQUE À L'ASEAN

A Djakarta, le ministre nippon des Affaires étrangères Takeaki Matsumoto a exposé samedi la politique anticrise du Japon à ses homologues des dix pays asiatiques de l'Asean. Son porte-parole Satoru Sato a exhorté les voisins du Japon à ne pas exagérer les faibles taux de radioactivité enregistrés.

"Nous sommes réellement navrés que les centrales nucléaires aient été la cause de ces craintes et de ces soucis dans le monde entier, mais il vous faut contrôler le degré de radioactivité dont parle l'AIEA", a dit le porte-parole.

Hidehiko Nishiyama, directeur général adjoint de l'Agence de sûreté nucléaire et industrielle (Nisa), avait déclaré auparavant aux journalistes : "Nous travaillons à l'évacuation des eaux (...) Nous terminerons probablement demain (dimanche)."

Il a dit qu'un condensateur du réacteur n°2 avait été vidé samedi de l'eau à faible radioactivité qu'il contenait, ce qui permettra d'y transvaser l'eau fortement contaminée qui se trouve dans une tranchée du réacteur.

"Le fait d'empêcher l'eau radioactive de la tranchée de déborder est une mesure importante, étant donné le risque de nouvelle contamination de la mer", a dit Nishiyama.

En raison de capacités de stockage trop faibles, les ingénieurs de Tepco évacuent dans l'océan Pacifique l'eau de mer qui a été utilisée pour refroidir les barres de combustible et éviter que les coeurs des réacteurs n'entrent en fusion.

Un mois après la catastrophe, les ingénieurs notent qu'ils sont encore loin d'avoir repris le contrôle des réacteurs et qu'il faudra probablement des mois pour les stabiliser et des années pour nettoyer le site, à 240 km au nord de Tokyo.

PLUS DE 150.000 RÉFUGIÉS

Tepco avait annoncé vendredi soir que la vidange en mer des eaux faiblement radioactives devrait être achevée dans la journée de samedi. Mais cette projection s'est heurtée à des difficultés liées notamment à la forte réplique sismique (7,1) enregistrée jeudi au large de la côte nord-est du Japon.

Au total, le tremblement de terre de magnitude 9 et le tsunami géant qu'il a provoqué ont fait 28.000 morts et disparus, et dévasté la côte Nord-Est du Japon.

Selon la police, un peu plus de 150.000 réfugiés vivent toujours dans des gymnases ou d'autres centres d'hébergement improvisés. Plusieurs villes touchées par le tsunami ont commencé à installer des habitants dans des logements provisoires, a rapporté la chaîne NHK.

Le Premier ministre Naoto Kan, dont la gestion de la crise a été critiquée par les médias et les partis d'opposition du pays, se rendra dimanche dans des villages de pêcheurs dévastés.

Plusieurs Etats ont restreint les importations de produits alimentaires en provenance du Japon.

La Chine va interdire les produits agricoles de 12 régions japonaises, ont fait savoir les autorités sanitaires du pays. Pékin avait annoncé auparavant son intention de surveiller de près les initiatives du Japon, en s'inquiétant des effets du déversement d'eau radioactive en mer sur l'environnement.

Satoru Sato, porte-parole du chef de la diplomatie nippone, a déclaré sur ce point : "La Chine est pleinement en droit de prendre des mesures nécessaires, mais nous espérons que ces mesures seront raisonnables."

La Corée du Sud a aussi critiqué le Japon, lui reprochant de ne pas avoir informé ses voisins de ces rejets dans l'océan.

Le groupe Toshiba a proposé un plan de démantèlement de quatre des six réacteurs de la centrale de Fukushima-Daiichi sur dix ans. Mais le gouvernement juge prématuré de fixer dès à présent un cadre précis pour en finir avec la crise nucléaire, la plus grave depuis Tchernobyl (1986).

Avec Yoko Nishikawa, Shinichi Saoshiro, Leika Kihara et Chang-Ran Kim à Tokyo, Ben Blanchard à Pékin, Jacqueline Wong à Shanghai, Jack Kim à Séoul ; Bertrand Boucey, Henri-Pierre André et Philippe Bas-Rabérin pour le service français