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Tepco invitée à colmater au plus vite la fuite radioactive

Le gouvernement japonais a invité lundi l'opérateur de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, endommagée par le séisme et tsunami du 11 mars, à colmater au plus vite la fuite radioactive découverte récemment. /Photo prise le 31 mars 2011/REUTERS/HO

Le gouvernement japonais a invité lundi l'opérateur de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, endommagée par le séisme et tsunami du 11 mars, à colmater au plus vite la fuite radioactive découverte récemment. /Photo prise le 31 mars 2011/REUTERS/HO - -

TOKYO (Reuters) - Le gouvernement japonais a invité lundi l'opérateur de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, endommagée par le séisme et tsunami du 11 mars, à colmater au plus vite la fuite radioactive découverte récemment.

par Chizu Nomiyama et Yoko Nishikawa

TOKYO (Reuters) - Le gouvernement japonais a invité lundi l'opérateur de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, endommagée par le séisme et tsunami du 11 mars, à colmater au plus vite la fuite radioactive découverte récemment.

"Nous devons stopper le plus vite possible la dispersion d'eau contaminée dans l'océan. Avec une ferme détermination, nous demandons à Tokyo Electric Power Co (Tepco) d'agir rapidement", a déclaré Yukio Edano, secrétaire général du gouvernement.

Un mélange de sciure, de journaux, de polymères et de ciment a été injecté dans la fissure découverte dans un puits de béton du réacteur n°2.

"Nous espérions que les polymères fonctionneraient comme des absorbants, mais ils n'ont encore produit aucun effet visible", a déploré Hidehiko Nishiyama, directeur général adjoint de l'Agence japonaise de sûreté nucléaire et industrielle.

Trois des six réacteurs de la centrale endommagée par le séisme et le tsunami du 11 mars, dont le combustible menaçait d'entrer en fusion, sont désormais dans un état stable, a-t-il toutefois ajouté.

Tepco a fait savoir qu'au moins quatre des six tranches de la centrale seraient mises hors service une fois le problème réglé, ce qui pourrait prendre plusieurs années, voire plusieurs décennies.

Trois semaines après la catastrophe qui a plongé le Japon dans une crise sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale, les deux tiers des Japonais se disent favorables à la formation d'un gouvernement d'union nationale.

Les chefs d'entreprises du secteur manufacturier sont en outre pessimistes en ce qui concerne l'évolution des affaires pour les trois prochains mois, selon l'enquête Tankan de la Banque du Japon. La baisse de l'indice trimestriel est toutefois moins importante que certains analystes ne le craignaient.

SITUATION "À PEU PRÈS STABILISÉE"

"Nous ne sommes pas sortis de la situation d'urgence, mais elle est à peu près stabilisée. La principale préoccupation des Japonais est de savoir quand la fuite de substances radioactives s'arrêtera", a déclaré dimanche Goshi Hosono, collaborateur du Premier ministre.

"Combien de temps cela prendra? Je pense que l'échéance pourrait être fixée à plusieurs mois", a-t-il ajouté.

La crise nucléaire risque par ailleurs d'entraîner une révision des objectifs de Tokyo en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, a averti le vice-ministre de l'Environnement, Hideki Minamikawa.

"Il est vrai que notre objectif pourrait être affecté de façon importante", a-t-il confié au quotidien Yomiuri.

Très impopulaire avant même la catastrophe, le chef du gouvernement, qui s'est rendu pour la première fois samedi dans la zone dévastée, a été sévèrement mis en cause pour sa discrétion dans la gestion de la crise nucléaire et de la situation humanitaire.

Tombée à 24% d'opinions favorables, sa cote de popularité s'est toutefois redressée ensuite pour atteindre désormais 31%, selon un sondage réalisé pour le Yomiuri. Près de 70% des personnes interrogées jugent néanmoins qu'il n'est pas à la hauteur de ses responsabilité et 19% réclament sa démission.

Le Parti démocrate, dont il est issu, a entamé des discussions avec le Parti libéral démocrate (PLD), principale mouvement de l'opposition, en vue de la formation d'un gouvernement d'union nationale, mais rien n'indique qu'un accord soir en vue.

Naoto Kan a proposé le mois dernier à Sadakazu Tanigaki, chef de file du PLD, le poste de vice-Premier ministre, mais son offre est restée lettre morte.

Le séisme et le raz-de-marée du 11 mars ont fait près de 28.000 morts et disparus. Plus de 163.000 sinistrés sont toujours hébergés dans des structures provisoires et Tokyo a évalué le coût de la catastrophe entre 190 et 298 milliards de dollars.

Jean-Philippe Lefief pour le service français