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Syrie: retrait total des combattants kurdes d'une ville frontalière de la Turquie

Un convoi d'ambulances quittant la ville de Ras Al-Ain, en Syrie, transportant des blessés du FDS

Un convoi d'ambulances quittant la ville de Ras Al-Ain, en Syrie, transportant des blessés du FDS - Nazeer Al-khatib - AFP

En accord avec la trêve, les combattants kurdes ont pu se retirer totalement de Ras al-Aïn, dans le nord de la Syrie, selon les FDS et la Turquie.

Les combattants kurdes ont quitté dimanche la ville syrienne de Ras al-Aïn, assiégée par les forces turques. Ce retrait devrait accélérer leur départ d'une zone frontalière de la Turquie, condition d'un accord fragile de trêve négocié par Washington. Annoncé jeudi, cet accord prévoit la suspension pour 120 heures de l'offensive lancée le 9 octobre par la Turquie pour permettre un retrait des combattants kurdes de zones frontalières du nord syrien.

Des dizaines de véhicules ont quitté la ville

Dimanche, un convoi de plus de 50 véhicules transportant des blessés, des dépouilles et des combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les YPG, a quitté Ras al-Aïn, selon un correspondant de l'AFP sur place. La Turquie et les FDS ont confirmé le retrait total des combattants kurdes de la ville. 

"Un convoi d'environ 55 véhicules est entré dans Ras al-Aïn et un convoi de 86 véhicules en est parti en direction de Tal Tamr", a indiqué le ministère de la Défense turc.

Le journaliste de l'AFP a également affirmé avoir vu des flammes s'élever de l'hôpital après le départ du convoi. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) avait auparavant indiqué que les dépouilles de 28 combattants des FDS et de 13 civils se trouvaient dans l'hôpital ou dans des cimetières provisoires.

Le convoi est arrivé à Tal Tamr, plus au sud, où des habitants les ont accueillis par des youyous et slogans de soutien aux FDS, selon un correspondant de l'AFP. C'est la première fois que des combattants des FDS sortent de Ras al-Aïn. Samedi, l'OSDH avait rapporté l'évacuation de 30 blessés et de quatre dépouilles.

Une trêve fragile ponctuée de combats

Recep Tayyip Erdogan a réitéré que l'offensive reprendrait si les forces kurdes ne se retiraient pas totalement de secteurs frontaliers et a affirmé que la Turquie "assurerait la protection de la zone de sécurité" qu'il souhaite établir sur 444 kilomètres.

Il a aussi exhorté les États-Unis à "tenir leurs promesses". "Les États-Unis ont l'obligation de faciliter le retrait des YPG", selon Fahrettin Altun, porte-parole de la présidence turque. Le président américain Donald Trump a affirmé que "le cessez-le-feu tient très bien", dans un tweet citant son ministre de la Défense, Mark Esper. "Il y a eu des accrochages mineurs (...) Les Kurdes se réinstallent dans de nouvelles zones", selon Mark Esper.

Outre ce retrait, l'accord prévoit la mise en place d'une "zone de sécurité" de 32 kilomètres de profondeur pour séparer la Turquie des territoires tenus par la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG). La trêve est ponctuée de combats et bombardements sporadiques dans l'ouest et le nord-ouest de Ras al-Aïn, d'après l'OSDH. Depuis jeudi, les forces kurdes et Ankara s'accusent mutuellement de la violer

S. V. avec AFP