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Syrie: raids et tirs de roquette malgré l'entrée en vigueur de la trêve

Malgré la trêve humanitaire quotidienne décrétée par Moscou à partir de ce mardi, les raids continuent sur la Ghouta Orientale d'après l'ONG. Un premier civil a été tué annonce l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.

Malgré la trêve humanitaire quotidienne ordonnée par Moscou lundi, une ONG et l'agence syrienne Sana ont indiqué ce mardi qu'un premier civil, un enfant, avait été tué. En effet des tirs de roquette et des raids étaient toujours en cours dans l'enclave de la Ghouta Orientale.

Un enfant tué

"Il s'agit du premier civil tué depuis l'entrée en vigueur de la trêve", a déclaré le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, qui a précisé que l'enfant avait été tué dans la localité de Jisrine, où "au moins quatre tirs d'artillerie se sont abattus", blessant également sept civils.

La trêve humanitaire devait avoir lieu pendant 5h ce mardi, de 9h à 14h. Depuis neuf jours, plus 560 civils, dont 140 enfants ont été tués, par le régime syrien sur le fief rebelle, situé près de Damas.

La reprise des frappes

"Le régime syrien a lancé depuis 09h00 (07H00 GMT) neuf frappes au total, dont six obus d'artillerie, deux barils d'explosifs et un raid aérien", a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Ces frappes ont fait un blessé dans la localité de Saqba, mais aucun civil n'a été tué pour l'instant, selon l'ONG.

L'agence officielle Sana a de son côté fait état de tirs de roquettes par les rebelles visant les couloirs humanitaires au niveau du camp d'Al-Rafidain dans le but d'empêcher les civils de quitter la région.

Un semblant de normalité

Ce mardi matin, la situation avait brièvement retrouvé un semblant de normalité, à la suite d'une nuit relativement calme, d'après des correspondants de l'AFP.

Des habitants terrés dans des sous-sols, avaient quitté leurs abris, pour la première fois en 10 jours, pour inspecter leurs maisons et s'approvisionner en nourriture.

L'ONU incapable d'envoyer des convois

"Nous constatons que les combats continuent alors que je vous parle, ce qui rend impossible" l'envoi de convois d'aide, a déclaré Jens Laerke, porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) à Genève.

A la question de savoir lequel des deux camps avait rompu la trêve, le porte-parole d'Ocha a répondu que "ce n'était pas vraiment le problème des humanitaires".

"Notre ligne est simple: Nous sommes prêts à envoyer des convois, mais la situation sécuritaire en ce moment ne nous le permet pas en raison des combats", a-t-il réaffirmé lors d'un point de presse. "Nous sommes également prêts à évacuer des centaines de malades dès que nous le pourrons", a-t-il ajouté.

Le porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tarik Jasarevic a pour sa part déclaré aux journalistes que son agence avait une liste de 1.000 personnes attendant une évacuation médicale de la Ghouta orientale, dont 600 dans un état "modéré à grave".

Pour le Kremlin, l'avenir de la trêve dépend des rebelles

L'avenir de la trêve humanitaire quotidienne annoncée par Vladimir Poutine et d'ores et déjà violée, dépendra de l'attitude des rebelles et de leurs "provocations", a indiqué ce mardi le Kremlin.

Interrogé sur un éventuel renforcement au delà des cinq heures quotidiennes prévues, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a répondu: "Cela dépend de la manière dont se comportent les groupes terroristes, s'ils continuent à faire feu, s'ils poursuivent leurs provocations".

"Nous regrettons qu'en ce qui concerne la Ghouta orientale, nos vis-à-vis (les Occidentaux, ndlr) ignorent le désordre, la situation qui y est provoquée par les terroristes qui se protègent en tenant la population civile en otage", a-t-il poursuivi lors d'un point de presse, ajoutant que la Russie allait néanmoins "continuer le travail en vue de la mise en oeuvre de la résolution" du Conseil de Sécurité de l'ONU.
M. F. avec AFP