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Syrie : le régime poursuit son offensive sur Alep tandis que l'EI reprend Palmyre

Alep, ce dimanche

Alep, ce dimanche - George OURFALIAN / AFP

L'armée syrienne a poussé dimanche son avantage en prenant deux nouveaux quartiers à Alep-Est que des milliers d'habitants fuient. Mais elle a dû abandonner la ville antique de Palmyre, reconquise par les jihadistes de Daesh.

L'exode des habitants de la zone rebelle d'Alep s'est poursuivi avec la fuite de plus de 10.000 civils en quelques heures, dimanche, "en raison des combats et des bombardements", a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Selon l’ONG, 120.000 personnes ont ainsi quitté Alep-Est depuis le lancement d'une violente offensive du régime mi-novembre. Le régime contrôle désormais 85% des anciens quartiers tenus par les rebelles et encercle les insurgés, ainsi que des civils, dans une zone où il manque de tout, notamment de nourriture.

Vers la chute d'Alep ?

Les insurgés répliquent en envoyant des tirs de roquettes vers les quartiers gouvernementaux, où au moins 139 civils ont péri depuis le début de l'opération. Mais, inexorablement, l'armée avance et s'est emparée du petit quartier d'Assila et de la grande majorité de Maadi, dans l'est d'Alep, selon l'OSDH.

Le ministre britannique de la Défense Michael Fallon a résumé le sentiment de nombreux responsables étrangers en déclarant sur la BBC s'attendre, "malheureusement", à la chute d'Alep.

Une étape clé pour le régime Assad

La perte attendue d'Alep-Est, place forte de l'opposition, est "politiquement très importante" car elle va "briser l'opposition armée", estime Yezid Sayigh, expert au Centre Carnegie Moyen-Orient. Parallèlement, "l'idée que le régime puisse être renversé militairement est définitivement abandonnée" plus de cinq ans et demi après le début de la guerre, ajoute-t-il.

Mais, pour les experts, l'armée syrienne, dont les effectifs sont réduits, reste très dépendante de ses alliés russe et iranien, comme l'illustre l'offensive lancée par l'EI sur la ville antique de Palmyre.

Palmyre à nouveau dans les prises de l'EI

Profitant que le gros des troupes du régime soit mobilisé à Alep, les jihadistes ont repris dimanche la totalité de la cette ville du centre du pays. Et ce malgré le fait que des avions-bombardiers russes aient mené 64 raids dans la nuit "contre des positions, des convois et des regroupements" de membres de l'EI à Palmyre, selon le ministère russe de la Défense.

Ces frappes auraient tout de même permis de tuer plus de 300 membres de l'EI et de détruire 11 chars et 31 véhicules de l'organisation terroriste qui avait déjà pris en mai 2015 le contrôle de cette ville classée au patrimoine mondial de l'Humanité. Elle y avait ensuite détruit ou endommagé une partie des ruines antiques.

C.C. avec AFP