BFMTV
International

Syrie: François Hollande s'inquiète d'une "recrudescence du terrorisme"

L'ancien président de la République, François Hollande, en visite ne Grèce, le 15 novembre 2018.

L'ancien président de la République, François Hollande, en visite ne Grèce, le 15 novembre 2018. - ANGELOS TZORTZINIS - AFP

Une nouvelle fois, l'ancien président de la République a également pris la défense des Kurdes, notamment face à l'éventualité d'une offensive turque.

L'ex-président français François Hollande a rappelé dimanche le "lourd sacrifice" des Kurdes dans la lutte antijihadiste en Syrie et mis en garde contre une "recrudescence du terrorisme" s'ils sont la cible d'une nouvelle offensive turque.

Les Kurdes ont joué un "rôle majeur" dans le combat contre le groupe État islamique (EI) "avec le soutien de la coalition (internationale) et donc de la France", a-t-il dit dans un communiqué diffusé à l'issue d'une rencontre avec Khaled Issa, le représentant en France du Rojava, la fédération autonome dirigée par les Kurdes en Syrie.

"La contribution des Kurdes de Syrie à la lutte contre le terrorisme a été payée par de lourds sacrifices humains", a souligné l'ancien président.

La crainte d'un "embrasement du conflit"

François Hollande, qui avait engagé l'armée française contre l'EI, a exprimé sa crainte d'un "embrasement du conflit" suite à la décision unilatérale de Donald Trump de retirer les 2000 soldats américains stationnés en Syrie et à la menace d'une nouvelle intervention turque dans les territoires sous contrôle kurde.

"Ces menaces, si elles étaient suivies d'effet, auraient des conséquences dramatiques sur la population, mettraient en cause un allié de la France dans la lutte contre Daech et engendreraient une recrudescence du terrorisme au-delà même de la Syrie", souligne le communiqué.

Mise en garde de la Turquie

Les Kurdes ont laissé entendre que la lutte contre l'EI, retranché dans d'ultimes réduits, pâtirait d'une attaque turque car ils seraient alors contraints de se désengager des opérations antijadistes pour se défendre. 

Emmanuel Macron avait également critiqué le retrait américain, affirmant "regretter profondément" la décision américaine, estimant qu'un allié "se doit d'être fiable". De son côté, Paris assure poursuivre son engagement dans la coalition anti-EI en dépit du retrait annoncé des troupes américaines. Outre un appui aérien et d'artillerie, la France a déployé des forces spéciales au nord-est de la Syrie, dont le nombre n'a pas été rendu public. 

La Turquie a mis en garde Paris pour son soutien à la milice kurde des YPG en Syrie, considérée comme "terroriste" par Ankara pour ses liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène une guérilla sanglante sur le territoire turc depuis 1984.

E.P. avec AFP