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Syrie: fin des combats à Alep-Est, accord pour des évacuations de rebelles et civils

A New York, où une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU s'est tenue, l'ambassadeur russe Vitali Tchourkine a confirmé un accord pour évacuer les rebelles d'Alep, qui selon lui pourrait intervenir "dans les heures qui viennent".

Les rebelles et les civils étaient sur le point d'être évacués d'Alep aux termes d'un accord conclu mardi, une opération qui marquera la fin de plus de quatre ans de rébellion face au régime dans cette deuxième ville de Syrie.

L'ambassadeur russe à l'ONU Vitali Tchourkine a annoncé ce mardi que les combats avaient cessé à Alep-Est après le début d'une opération d'évacuation des combattants rebelles.

Les combattants rebelles "ont commencé à partir et à la suite de cela les opérations militaires ont cessé", a-t-il déclaré à des journalistes après une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU à New York, à la demande de la France. "Les combats autour d'Alep-Est sont terminés."

Sur le terrain, selon une journaliste de l'AFP et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les armes se sont tues depuis le milieu de l'après-midi après quatre semaines de bombardements intenses sur les quartiers tenus par les insurgés dans la partie orientale d'Alep.

Accord pour des évacuations imminentes 

L'accord d'évacuation a été annoncé par des groupes rebelles et confirmé par la Russie et la Turquie, parrains respectifs du régime de Bachar al-Assad et de l'opposition, après un tollé international suscité par des atrocités qui auraient été commises contre les civils dans les quartiers repris par l'armée.

Un accord pour évacuer les rebelles d'Alep pourrait intervenir "dans les heures qui viennent", a dit l'ambassadeur russe à l'ONU Vitali Tchourkine.

Les Affaires étrangères turques ont ensuite parlé "d'un cessez-le-feu" à Alep et d'un "consensus" pour que les civils suivis par des groupes d'opposition soient évacués en direction d'Idleb.

"Nous pouvons confirmer qu'il y a un cessez-le-feu dans la ville après des discussions entre l'armée russe et l'opposition à Alep-Est", a déclaré Huseyin Muftuoglu, porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères. Ce responsable du gouvernement turc a affirmé que l'accord était entré en vigueur à 18 heures locales (16 heures heure française). L'accord prévoit que les civils soient évacués dans un premier temps, suivi de combattants rebelles, a-t-il ajouté.

"Dans une première étape, les blessés et les civils seront évacués. Ensuite, les rebelles sortiront avec leurs armes légères", avait un peu plus tôt expliqué Yasser al-Youssef, un responsable du bureau politique de l'influent groupe Noureddine al-Zinki, cité par l'AFP. "Ceux qui partiront choisiront d'aller soit dans l'ouest de la province d'Alep ou vers la province (voisine, Ndlr) d'Idleb (dans le nord-ouest du pays)", dans des régions sous contrôle rebelle.

Des dizaines de milliers de personnes toujours assiégées

L'enjeu humanitaire est immense puisque des dizaines de milliers de personnes restent assiégées dans les derniers quartiers rebelles soumis au pilonnage de l'armée de Bachar al-Assad, qui est sur le point de remporter sa plus grande victoire depuis le début du conflit en 2011. 

Une vingtaine de bus stationnaient en fin de soirée à l'extérieur du quartier de Salaheddine, où se trouvent encore des rebelles, selon des correspondants de l'AFP. Six bus sont brièvement entrés dans le quartier avant d'en ressortir, vides. L'OSDH a affirmé que les évacuations devaient commencer mercredi à 5 heures du matin (4 heures du matin heure de Paris).

Ces dernières heures, l'ONU s'est alarmée de l'exécution présumée de dizaines de civils et les ONG ont lancé un cri d'alarme sur la tragédie humaine dans "l'enfer" d'Alep, ville du nord syrien ravagée par les combats.

Samantha Power, l'ambassadrice américaine à l'ONU, a réclamé ce mardi des "observateurs internationaux impartiaux" pour superviser l'évacuation des civils qui "ont peur d'être abattus dans la rue ou emmenés vers un des goulags d'Assad".

V.R. avec AFP