BFMTV
International

Synode sur la famille: pas d'accord sur les divorcés et les homosexuels

Le pape François participe à un synode extraordinaire, le 6 octobre, au Vatican.

Le pape François participe à un synode extraordinaire, le 6 octobre, au Vatican. - Osservatore Romano - AFP

Le texte final du synode des évêques sur la famille a été approuvé ce samedi, au Vatican. Mais aucun accord n'a été trouvé sur les cas des divorcés et des homosexuels.

Le synode des évêques sur la famille convoqué par le pape François a approuvé samedi un rapport final, "rééquilibré" pour tenir compte des réticences des prélats les plus conservateurs, a annoncé le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi.

Dans ce rapport intitulé "relatio synodi", aucun accord n'a ainsi été dégagé sur les cas des divorcés et des homosexuels.

62 paragraphes votés

Le rapport fait un inventaire des problèmes très divers de la famille catholique sur les cinq continents, dont ceux de l'accueil dans l'Eglise des personnes en union libre, homosexuelles et divorcées, dans le cadre du processus d'ouverture voulu par François, que redoutent les conservateurs.

183 pères synodaux ont participé au vote sur chacun des 62 paragraphes. Pour être approuvés, ils devaient être approuvés aux deux-tiers. Trois n'ont pas obtenu cette majorité qualifiée. Ils concernent certains aspects du texte initial sur l'accès aux sacrements des divorcés remariés et l'accueil des homosexuels.

"Sur ces points, on ne peut considérer qu'il y a un consensus du synode. Mais cela ne veut pas dire qu'ils sont complètement rejetés", ont expliqué ensuite plusieurs porte-paroles. Les paragraphes en question n'ont d'ailleurs pas été retirés du texte final.

Divisions sur la question des divorcés remariés et des homosexuels

Par rapport au texte provisoire de lundi, qui avait été applaudi pour son ouverture par certains mais critiqué par les conservateurs, 470 amendements ont été discutés.

Deux des paragraphes du texte final qui n'ont pas obtenu les deux-tiers concernent les divorcés remariés. Ils font le constat de la division entre les évêques qui veulent le maintien de "la discipline actuelle" et ceux qui prônent "un accueil" limité de certaines de ces personnes aux sacrements. Ils suggérent pour sortir de l'impasse un "approfondissement" de la réflexion de l'Eglise sur "un chemin de pénitence" pour celle-ci. Ils demandent qu'il soit tenu compte de "circonstances atténuantes", par exemple pour l'époux victime de l'échec de son mariage.

Le troisième paragraphe évoque "l'attention pastorale" aux homosexuels. Il affirme que ces "hommes et femmes doivent être accueillis avec respect et délicatesse" et ne doivent pas être victimes d'aucune "marque de discrimination". Il ajoute cependant qu'il "n'y a aucun fondement pour assimiler ou établir des analogies, même lointaines, entre les unions homosexuelles et le dessein de Dieu sur le mariage et la famille".

Le faible vote pour ces trois paragraphes signifie que leur formulation n'a pas satisfait certains pères synodaux, conservateurs mais aussi peut-être libéraux pour lesquels ils n'allaient pas assez loin.

Des évêques de "cultures très différentes"

Le cardinal Christoph Schönborn archevêque de Vienne, a résumé devant des journalistes le changement intervenu en six jours: "ce texte est nettement plus réservé" que celui de lundi, notamment sur les homosexuels, en tenant compte notamment des oppositions des évêques de "pays de cultures très différentes", principalement en Afrique. "Il ne faut pas oublier que des évêques viennent de situations culturelles très différentes, où d'autres religions, par exemple l'islam, sont prédominantes, et où ce thème est un thème très délicat", a-t-il noté.

"Des déclarations mal vues dans ces pays pourraient être un problème pour les pasteurs et pour l'Eglise. Mais il y a par ailleurs l'affirmation très claire" dans le rapport final qu'"on ne doit en aucun cas discriminer les homosexuels: c'est un message envoyé dans des pays où la peine de mort peut-être infligé aux homosexuels", a insisté le cardinal autrichien.

A.S. avec AFP