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Super Tuesday: la renaissance de Joe Biden relance la course à l'investiture démocrate

Joe Biden en mars 2020

Joe Biden en mars 2020 - MARIO TAMA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

En multipliant les succès lors du Super Tuesday, au cours duquel il a pour l'heure remporté 10 Etats sur 14, l'ancien vice-président de Barack Obama se positionne comme favori pour affronter Donald Trump en novembre prochain. Tous les résultats de cette journée de primaires ne sont toutefois pas encore connus.

On le disait écarté de la course aux primaires démocrates et mort politiquement. A la suite de ses mauvais résultats obtenus en Iowa et surtout dans le New Hampshire, Joe Biden, ancien vice-président de Barack Obama, se retrouvait relégué loin derrière son principal adversaire dans la course à l’investiture démocrate, Bernie Sanders.

Pourtant, en ce jour de Super Tuesday, celui qui fut également sénateur du Delaware pendant plus de 36 ans a réalisé un joli pied-de-nez au destin. En remportant dix États dont le Texas et le Massachusetts il devance pour le moment Bernie Sanders en terme de délégués.

Mais les résultats définitifs du très important Etat de Californie sont encore attendus, plus de 24 heures après la fermeture des bureaux de vote. Les résultats partiels y donnent pour l'heure Bernie Sanders gagnant. 

Dynamique impressionnante

En réalité, la tendance victorieuse de Joe Biden avait été enclenchée dès le week-end dernier après sa large victoire en Caroline du Sud, qui, en plus de lui avoir donné une exposition médiatique importante à moindre frais les jours précédant le Super Tuesday, avait rassuré l'électorat centriste quant à sa capacité à rassembler. 

Ces derniers jours, les ralliements de Pete Buttigieg, mais aussi d'Amy Klobuchar, ont également été un message important envoyé aux électeurs. 

"Joe Biden est désormais clairement le leader et mène la course. Cela devrait s'amplifier dans les prochains scrutins", expliquait dès mercredi matin le spécialiste de la politique américaine Jean-Éric Branaa, au micro de Radio Classique. 

La semaine prochaine, les électeurs de huit autres États dont les cruciaux Michigan et Missouri seront appelés aux urnes. Entre temps, Joe Biden a accueilli un autre renfort de poids, mercredi: celui de Michael Bloomberg, qui a signé un échec cuisant lors du Super Tuesday.

"Bloomberg va être le faiseur de rois. Il va donner ses voix, mais aussi ses millions, et il en a beaucoup. Il a promis de mettre un milliard", estimait avant ce ralliement Jean-Éric Branaa.

Ecoutez le podcast de RMC, "Expliquez-nous le monde", avec Nicolas Poincaré: 

Longtemps moqué

Depuis le début de la campagne, Joe Biden s'est présenté comme l'homme de la "garantie de résultats" face à "la promesse de révolution", en allusion à son grand rival Bernie Sanders. 

"Je battrai Donald Trump à plate couture", avait martelé sans relâche Joe Biden après son entrée en lice, en avril 2019. Il se présentait comme le meilleur adversaire possible du milliardaire républicain grâce à sa popularité aussi bien chez les ouvriers blancs que les électeurs noirs. 

Sauf que ses deux premières cuisantes défaites aux primaires avaient profondément ébranlé ce message de "vainqueur" potentiel tandis que Bernie Sanders le doublait en position de favori.

Les moqueries sur sa forme et ses dérapages embarrassants - comme lorsqu'il se déclarait récemment candidat "au Sénat" - avaient alors pris un écho décuplé, reprises notamment sur Twitter par Donald Trump, qui le surnomme à l'envi "Joe l'endormi." Il s'agit désormais d'un lointain souvenir pour Joe Biden, plus favori que jamais. 

Hugo Septier