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Submersible disparu près du Titanic: 111 ans après son naufrage, le paquebot fascine toujours autant

Maintes et maintes fois exploré, le paquebot britannique continue d'attiser la curiosité. Tant pour des raisons scientifiques que commerciales.

"Le nec plus ultra des épaves". C'est en ces termes que Paul-Henri Nargeolet, l'explorateur français, évoquait le Titanic, l'insubmersible dont l'épave repose au fond de l'océan Atlantique, au large de Terre-Neuve.

111 ans après son naufrage, le plus célèbre des paquebots continue de fasciner, et d'attirer les explorateurs et touristes. Le submersible Titan, parti dimanche pour l'épave avec cinq personnes à son bord, est toujours porté disparu. Une course contre la montre s'est depuis engagée pour tenter de retrouver les passagers.

Comment sauver l'équipage du submersible Titan ?
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9:35

Le "gigantisme" du paquebot

Mais comment expliquer un engouement incessant cette épave découverte en 1985? Pour Sébastien Wlomainck, collectionneur du Titanic, cette curiosité humaine réside dans le "gigantisme" de ce navire.

"À l'époque la compagnie White Star Line a voulu construire trois paquebots mais le Titanic a été le plus grand navire de son époque", raconte-t-il sur BFMTV.

Plus de 46.000 tonnes, 270 mètres de longueur, quatre immenses cheminées... Le nom même du paquebot a marqué les esprits: Titanic. Comme une divinité qui règne sur les mers. En outre, les multiples compartiments étanches du paquebot britannique lui ont valu la réputation d'être "insubmersible", ce qui alimente encore plus son récit.

"Il y a eu énormément de catastrophes maritimes mais celle-ci a suscité énormément d'intérêt", poursuit Sébastien Wlomainck.

"L'histoire nous saute à la figure"

La découverte de l'épave en 1985 et les premières expéditions humaines en 1987 ont relancé l'intérêt pour le paquebot transatlantique. Premières photos, premières vidéos premiers témoignages... Les circonstances du naufrage se précisent au fil des expéditions. Le Français Paul-Henri Nargeolet, qui figure parmi les premiers à avoir étudié l'épave, en a effectué près d'une trentaine.

"J'ai plongé sur d'autres épaves qui sont magnifiques aussi mais qui n'ont jamais cette espèce d'aura qu'a le Titanic", avait confié l'auteur de Dans les profondeurs du Titanic.

"Nargeolet a plongé déjà trente fois sur l'épave du Titanic. C'est lui-même qui disait que 'quand on voit l'épave, l'histoire nous saute à la figure'", témoigne ce mercredi sur BFMTV François Codet, ancien capitaine de vaisseau et trésorier de l'Association Française du Titanic.

Objets rares et blockbuster

L'explorateur français porté disparu avec le Titan a remonté des centaines et des centaines d'objets de l'épave. De nombreux autres, en lien avec l'histoire du Titanic, ont été vendus aux enchères et permis au public de redécouvrir ce navire. Mais ce qui a véritablement mis en lumière l'épave est le film Titanic du réalisateur James Cameron. Sorti dans les salles obscures en 1997, il retrace l'histoire romancée du paquebot et de son naufrage, avec des images réelles de l'épave. Un long-métrage qui a longtemps été le plus grand succès cinématographique au monde.

Aujourd'hui le Titanic n'a "plus beaucoup" de secrets selon François Codet. Le trésorier de l'Association Française du Titanic estime que les dernières expéditions menées n'ont pas d'autres finalités que de voir l'épave, où prolifèrent des milliers de bactéries.

Une notamment, l'Halomonas Titanicae "fait des ravages et dévore absolument tout", Sébastien Wlomainck. La crainte d'une désagrégation du Titanic par celle-ci, avancée par des scientifiques américains et français, a donc aussi pu jouer un rôle dans la multiplication de ces explorations. "Il faudrait quasiment mille ans avant que le navire se désagrège complètement", rassure aujourd'hui Sébastien Wlomainck.

Le collectionneur déplore que l'épave soit depuis devenu "un enjeu commercial". La société américaine OceanGate propose depuis 2021 des expéditions touristiques vers le Titanic avec le submersible Titan pour "suivre les traces de Jacques Cousteau et devenir un explorateur sous-marin". "Personnellement pour moi, c'est une gageure", a estimé Sébastien Wlomainck sur notre antenne.

Hugues Garnier Journaliste BFMTV