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Sous pression italienne, le Panama veut retirer son pavillon à l'Aquarius 

Rejeté par l'Italie, et dans un premier temps par Malte, l'Aquarius avait finalement été autorisé mardi à accoster à La Valette, à la suite d'un accord avec cinq autres pays de l'Union européenne.

Rejeté par l'Italie, et dans un premier temps par Malte, l'Aquarius avait finalement été autorisé mardi à accoster à La Valette, à la suite d'un accord avec cinq autres pays de l'Union européenne. - Matthew Mirabelli / AFP

Cet été, l'Aquarius avait déjà perdu son pavillon de Gibraltar.

Alors que l'Aquarius, le navire humanitaire de SOS Méditerranée et de Médecin sans frontières, sillonne actuellement les côtes de la Libye, la République du Panama a annoncé qu'elle souhaitait lui retirer son pavillon, a révélé ce samedi le journal Le Monde.

Le Panama a pris cette décision à la suite d'une plainte du gouvernement italien qui déplore que le navire ait "refusé de ramener les migrants et réfugiés secourus à leur lieu d’origine", explique t-on dans un communiqué. Une décision qui ne respecterait pas "les procédures juridiques internationales en matière d'immigrants et de réfugiés secourus en mer Méditerranée". L'Aquarius s'est déjà vu retirer son pavillon gibraltais cet été après avoir réalisé des actions de sauvetage sans l'accord de l'Etat insulaire. 

Une plainte italienne

Le 20 septembre dernier, l'Aquarius a en effet refusé de renvoyer en Libye dix Pakistanais et un Ivoirien retrouvés sur une barque en fibre de verre malgré la demande des autorités maritimes libyennes. Le navire a justifié sa décision en s'appuyant sur des conventions maritimes internationales qui prévoient que toute personne secourue en mer doit être débarquée dans un lieu sûr et que la Libye n'est pas considérée comme tel.

Le navire humanitaire sillonne la Méditerranée depuis 2016 mais depuis l'été dernier, ses activités ont été soumises à l'hostilité de plusieurs gouvernements européens. Le ministre de l'intérieur italien, Matteo Salvini, puis Malte, ont ainsi décidé de fermer leurs ports et de refuser le débarquement de migrants secourus par les navires humanitaires. 

"En attendant que nous ayons évalué la situation, nous poursuivons notre mission de sauvetage, dans le respect des lois maritimes internationales", ont réagi MSF et SOS Méditerranée au journal Le Monde. "L’Aquarius a réalisé toutes les procédures d’immatriculation auprès du Panama, en toute transparence et conformité avec le droit."

Cy.C