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Soldats évacués d'Azovstal, négociations à l'arrêt: la situation au 83e jour de guerre en Ukraine

Un tank des forces de Kiev, près de la ville de Bakhmut, à l'est de l'Ukraine, dimanche 15 mai 2022

Un tank des forces de Kiev, près de la ville de Bakhmut, à l'est de l'Ukraine, dimanche 15 mai 2022 - Yasuyoshi Chiba - AFP

Les frappes russes ont fait de nouvelles victimes ce mardi en Ukraine. À l'Est, ce sont plusieurs centaines de soldats, réfugiés sur le site d'Azovstal, qui se sont rendus après des semaines de siège.

Un guerre sur deux fronts. Les combats se poursuivent sur le sol ukrainien, à nouveau bombardé par l'armée russe, qui concentre ses efforts dans l'est du pays. La guerre entre Kiev et Moscou continue aussi d'occuper la scène internationale puisque le conflit a motivé la Suède et la Finlande à rejoindre l'Otan, par crainte d'être ciblés par leur voisin russe. Récit des derniers événements en Ukraine.

• Au moins huit morts et plusieurs blessés dans des frappes russes

Huit personnes sont mortes et 12 ont été blessées mardi dans une frappe russe sur Desna, un village ukrainien au nord de Kiev connu pour abriter un grand camp d'entraînement militaire, ont annoncé les secours locaux.

Une autre attaque russe a touché mardi matin une base militaire ukrainienne dans la région de Lviv (ouest) située à seulement 15 kilomètres de la frontière avec la Pologne, selon Maxim Kozitsky, le gouverneur régional de Lviv.

Le ministère russe de la Défense a de son côté indiqué que des missiles mer-sol Kalibr avaient frappé la gare de Starytchi, proche de cette base dans le district de Iavoriv, "éliminant des réservistes en formation" ainsi que "des armes étrangères et des équipements militaires des Etats-Unis et de pays européens qui devaient être envoyés dans le Donbass". Selon le gouverneur de la région de Soumy, Dmytro Jyvytsky, cette dernière frappe a fait "au moins cinq blessés".

• 265 soldats ukrainiens d'Azovstal aux mains des Russes

Quelque 265 combattants ukrainiens retranchés dans l'aciérie Azovstal, dernier bastion de résistance ukrainienne à Marioupol, se sont rendus aux forces prorusses et constitués prisonniers depuis lundi, a affirmé mardi le ministère russe de la Défense.

"Au cours des dernières 24 heures, 265 combattants ont rendu les armes et se sont constitués prisonniers, dont 51 gravement blessés", a indiqué le ministère dans un communiqué sur l'état de l'offensive russe contre l'Ukraine. "Tous ceux qui nécessitent une assistance médicale sont envoyés vers l'hôpital de Novoazovsk", en territoire séparatiste prorusse, a-t-il précisé.

De son côté le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré lundi que l'essentiel était de "sauver la vie de nos gars". "Je veux le souligner: l'Ukraine a besoin de ses héros vivants. C'est notre principe", a-t-il ajouté.

• Les négociations à l'arrêt entre Kiev et Moscou

Les négociations de paix entre l'Ukraine et la Russie sont "en pause" car Moscou ne fait preuve d'aucune "compréhension" de la situation, a accusé mardi Mykhaïlo Podoliak, un conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky et membre de la délégation ukrainienne.

Moscou "ne comprend pas que la guerre ne se déroule plus selon ses règles, son calendrier ou ses plans", a-t-il déclaré. "L'objectif stratégique des Russes, c'est tout ou rien", a encore affirmé Mykhaïlo Podoliak. Les élites politiques russes "ont peur de dire la vérité, c'est-à-dire qu'il faut se retirer de la guerre selon des conditions tout à fait différentes que celles initialement annoncées".

Plusieurs rencontres entre négociateurs des deux camps ont eu lieu mais n'ont donné aucun résultat concret. La dernière rencontre entre les chefs des délégations, Vladimir Medinski côté russe et David Arakhamia pour l'Ukraine, remonte au 22 avril, selon les agences russes.

• Poutine fustige le "suicide politique" de l'UE en réponse à l'embargo sur le pétrole russe

Le président russe Vladimir Poutine a chargé les sanctions occidentales à l'égard de la Russie, notamment concernant un futur possible embargo européen sur le pétrole russe.

"Les sanctions occidentales sont à l'origine de la hausse du pétrole", a indiqué Vladimir Poutine, avant d'assurer: "Se priver du pétrole russe est un suicide économique".

Depuis le début de l'offensive russe en Ukraine le 24 février, les 27 Etats de l'UE s'efforcent de réduire leur dépendance aux hydrocarbures russes, mais ils n'ont pas réussi pour l'instant à s'entendre concernant un arrêt progressif des achats de pétrole russe. La Hongrie bloque actuellement un projet d'embargo pétrolier contre la Russie, Budapest ayant calculé qu'un arrêt des achats de pétrole russe lui coûterait entre 15 et 18 milliards.

• Nouvel entretien téléphonique entre Macron et Zelensky

Bientôt trois mois que les deux dirigeants multiplient les échanges téléphoniques. Emmanuel Macron s’est de nouveau entretenu par téléphone avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky ce mardi.

"Le président de la République a interrogé le président Zelensky sur la situation sur le terrain, notamment à Marioupol, alors que les évacuations de l’usine d’Azovstal se poursuivent, et sur les besoins de l’Ukraine", indiqué l'Élysée dans un communiqué.

Tout en confirmant la poursuite de la livraison d'armes à Kiev qui "gagneront en intensité dans les jours et semaines qui viennent', la présidence de la République précise qu'Emmanuel Macron a évoqué avec son homologue la demande d’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. Une question qui sera étudiée "lors du Conseil européen de juin sur la base de l’avis qu’aura rendu la Commission européenne".

H.G. avec AFP