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Silvio Berlusconi risque un cuisant revers électoral en Italie

Affiches électorales dans une rue de Milan. Silvio Berlusconi risque un cuisant revers, voire une humiliation dans son fief de Milan, lors du second tour d'élections municipales et régionales organisé ce dimanche et lundi en Italie. /Photo prise le 26 mai

Affiches électorales dans une rue de Milan. Silvio Berlusconi risque un cuisant revers, voire une humiliation dans son fief de Milan, lors du second tour d'élections municipales et régionales organisé ce dimanche et lundi en Italie. /Photo prise le 26 mai - -

par Deepa Babington ROME (Reuters) - Silvio Berlusconi risque un cuisant revers, voire une humiliation dans son fief de Milan, lors du second tour...

par Deepa Babington

ROME (Reuters) - Silvio Berlusconi risque un cuisant revers, voire une humiliation dans son fief de Milan, lors du second tour d'élections municipales et régionales organisé ce dimanche et lundi en Italie.

Ce scrutin pourrait un peu plus affaiblir le président du Conseil, déjà confronté à un scandale de moeurs et à des procès pour corruption, et mettre en péril sa coalition de droite au pouvoir sur le plan national.

Près de six millions d'électeurs sont invités aux urnes dans 90 villes et six régions. L'Italie aura surtout les yeux tournés vers Milan, la capitale économique du pays que le camp de Silvio Berlusconi contrôle depuis près de 20 ans, et Naples, la grande ville du Sud.

La maire conservatrice de Milan, Letizia Moratti, n'a recueilli que 41,6% des suffrages au premier tour contre 48% pour le candidat de gauche, Giuliano Pisapia.

A Naples, la gauche présentait deux candidats au premier tour mais elle devrait se présenter unie dimanche et lundi, même si elle est autant critiquée que la droite au sujet du problème chronique de la gestion des déchets dans cette ville.

Avant le premier tour les 15 et 16 mai, le président du Conseil avait présenté ces élections locales comme un référendum sur sa personne et sa politique. Les électeurs lui ont répondu: la gauche, pourtant peu en verve, a facilement conservé Turin et Bologne et contraint la droite à des seconds tours à Milan et Naples.

Quelques jours plus tard, l'agence de notation Standard & Poor's a abaissé sa perspective pour l'Italie en raison de son incapacité à réduire sa dette et à relancer son économie.

CAMPAGNE AGRESSIVE

"C'est la fin de l'ère Berlusconi", a jugé Walter Veltroni, ancien dirigeant de la gauche, cité samedi par le journal L'Unita.

"Ce vote a clairement montré qu'il y avait une crise au sein de la droite et une profonde division avec une opinion fatiguée d'être menée en bateau", a-t-il ajouté.

Silvio Berlusconi a mis du temps à réagir aux résultats du premier tour. Depuis, il s'est relancé dans une campagne agressive, monopolisant les ondes pour s'en prendre à ses adversaires préférés, la gauche et les juges.

Il a affirmé que Milan se transformerait en "ville de gitans" ("zingaropoli") envahie par les islamistes si elle se donnait à la gauche, dont les électeurs sont, selon lui, écervelés.

Lors du sommet du G8 jeudi et vendredi à Deauville, en France, le président du Conseil s'est plaint auprès du président américain Barack Obama de subir en Italie "une dictature des juges de gauche".

Vendredi, il s'est rendu à Naples pour y multiplier des interventions télévisées et s'offrir un duo avec un chanteur napolitain.

Prié de dire si la coalition entre son Peuple de la liberté (PDL) et la Ligue du Nord risquait d'exploser en cas de défaite, Silvio Berlusconi a répondu: "Je l'exclus formellement."

La Ligue du Nord, qui avait le vent en poupe ces derniers temps, s'est sentie comme une victime collatérale de l'impopularité du président du Conseil lors du premier tour des élections locales, qui pouvaient pourtant lui être favorables.

Unmberto Bossi, son dirigeant, a prévenu qu'il ne se laisserait pas "entraîner vers le fond" par le PDL.

La fin de campagne s'est déroulée dans un climat pesant vendredi: un incendie a dévasté des locaux du candidat de la droite à Naples et deux personnes ont été blessées dans une bagarre entre partisans des deux camps à Milan.

Bertrand Boucey pour le service français