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Silvio Berlusconi obtient comme prévu la confiance au Sénat

Silvio Berlusconi a obtenu jeudi comme prévu la confiance du Sénat, au lendemain d'un vote similaire de la Chambre des députés. /Photo prise le 30 septembre 2010/REUTERS/Alessandro Bianchi

Silvio Berlusconi a obtenu jeudi comme prévu la confiance du Sénat, au lendemain d'un vote similaire de la Chambre des députés. /Photo prise le 30 septembre 2010/REUTERS/Alessandro Bianchi - -

par James Mackenzie ROME (Reuters) - Silvio Berlusconi a obtenu jeudi comme prévu la confiance du Sénat, au lendemain d'un vote similaire de la...

par James Mackenzie

ROME (Reuters) - Silvio Berlusconi a obtenu jeudi comme prévu la confiance du Sénat, au lendemain d'un vote similaire de la Chambre des députés.

Peu avant le vote du Sénat, Berlusconi avait affirmé que la confiance accordée par les députés renforçait son gouvernement, ce dont doutent la plupart des observateurs qui évoquent la possibilité d'élections législatives anticipées au printemps en Italie.

Le président du Conseil et son gouvernement ont remporté mercredi à la Chambre des députés un vote de confiance organisé après des semaines de crise ouverte au sein de la droite.

Il a cependant eu besoin du soutien des alliés de Gianfranco Fini, avec lequel la rupture est consommée depuis juillet.

Silvio Berlusconi a répété jeudi devant le Sénat les arguments développés la veille devant la chambre basse du parlement lors de son discours de politique générale pour la deuxième partie de son mandat, censé expirer en 2013.

"La majorité est plus forte (...) le gouvernement est en situation d'aller au terme de son mandat", a-t-il dit.

Le gouvernement est en fait fragilisé depuis la scission en juillet au sein du Peuple de la Liberté, la formation créée en 2008 par Silvio Berlusconi et Gianfranco Fini pour unir la droite.

Leur relation ne cessant de s'envenimer, Gianfranco Fini a alors claqué la porte du parti en emmenant avec lui une trentaine de députés et une dizaine de sénateurs, privant ainsi Silvio Berlusconi d'une majorité stable au parlement.

LA LIGUE DU NORD EN EMBUSCADE

Le vote de confiance organisé mercredi a clairement prouvé que l'avenir du gouvernement était entre les mains de Gianfranco Fini, président de la Chambre des députés, et de ses alliés.

"En réalité, le gouvernement a obtenu un sursis qui masque de nombreuses menaces", écrit l'éditorialiste Massimo Franco dans le Corriere della Sera. "Silvio Berlusconi ne dispose plus d'une majorité indépendante."

Les alliés du président du Conseil ont multiplié cajoleries et menaces à l'égard des élus centristes et indépendants avant le vote des députés, dans le but manifeste de prouver que Silvio Berlusconi disposait toujours d'un soutien parlementaire suffisant pour gouverner. Peu d'observateurs ont été convaincus.

En Italie, certains s'attendent désormais à des législatives au printemps. Le mois de mars est avancé comme une date probable.

"On ne peut pas se permettre de faux-pas sinon nous allons vers des élections anticipées", a prévenu Umberto Bossi, le chef de la Ligue du Nord, qui avait provoqué la chute du premier gouvernement Berlusconi en 1994.

Formation fédéraliste représentée au gouvernement, la Ligue du Nord a le vent en poupe et verrait d'un bon oeil la tenue d'un scrutin anticipé qui lui permettrait d'étendre son influence sur le plan national.

Quant à Gianfranco Fini, il risquerait d'être relégué au rang de figurant avec seulement 7 à 8% des suffrages selon les instituts de sondage.

Silvio Berlusconi pâtit pour sa part d'une popularité déclinante depuis son retour au pouvoir en 2008. D'après les sondages, il serait toujours en mesure de battre une opposition de centre gauche peu en verve mais il en sortirait affaibli.

Depuis son irruption sur la scène politique, l'homme d'affaires a cependant prouvé sa capacité de résistance à de multiples reprises mais les chances de voir son gouvernement tenir jusqu'en 2013 sont ténues.

"Si l'on doit faire un pari sur les chances du gouvernement de rester en place jusqu'au bout à la lumière des événements d'hier, les raisons d'être pessimistes l'emportent très largement", souligne Il Sole 24 Ore, le quotidien des milieux d'affaires.

Bertrand Boucey et Nicole Dupont pour le service français