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Serge Lazarevic de retour en France mercredi matin

Retenu en otage depuis fin novembre 2011, Serge Lazarevic sera de retour en France mercredi 10 décembre.

Retenu en otage depuis fin novembre 2011, Serge Lazarevic sera de retour en France mercredi 10 décembre. - BFMTV

Retenu par Al-Qaïda au Maghreb islamique pendant plus de trois ans, l'otage français Serge Lazarevic a été libéré, a annoncé François Hollande ce mardi. L'avion le ramenant du Niger se posera à Paris en début de matinée, mercredi.

Il était officiellement le dernier otage français retenu à l'étranger. Serge Lazarevic, 51 ans, enlevé dans le nord du Mali le 24 novembre 2011, a retrouvé la liberté, a annoncé ce mardi matin le président de la République, François Hollande. En route, mardi, pour la capitale nigérienne Niamey, Serge Lazarevic sera de retour en France mercredi matin vers 7h30, à l'aéroport de Villacoublay, où il sera accueilli par le chef de l'Etat. Retour sur l'annonce de cette libération, qui a été suivie de nombreuses réactions.

> Libéré après trois ans de captivité

C'est à la mi-journée ce mardi que François Hollande a annoncé la nouvelle. Serge Lazarevic, dernier otage français dans le monde, a été libéré après plus de trois années de captivité au Sahel.

"Notre otage Serge Lazarevic, notre dernier otage, est libre", a ainsi déclaré le chef de l'Etat, en marge d'une visite à la caserne des Gardes républicains des Célestins, à Paris. "La France n'a plus aucun otage, dans aucun pays au monde", s'est réjoui François Hollande, qui a été informé de cette libération par le président nigérien, Mahamadou Issoufou.

"Aujourd'hui c'est la joie", a lancé le président de la République, qui accueillera Serge Lazarevic à son arrivée à Paris, mercredi matin, aux alentours de 7h30, à l'aéroport de Villacoublay. 

Retenu pendant plus de trois ans par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), l'ex-otage avait été enlevé le 24 novembre 2011 à Hombori, dans le nord du Mali, au cours d'un voyage d'affaires avec Philippe Verdon, assassiné d'une balle dans la tête en 2013, en représailles à l'intervention française au Mali. 

> En "bonne santé"

Dans la foulée de l'annonce de sa libération, l'Elysée a indiqué que Serge Lazarevic était "en relativement bonne santé, en dépit des conditions très éprouvantes de sa longue captivité". En novembre dernier, le Français apparaissait dans une vidéo diffusée sur Internet, qui avait constitué une nouvelle preuve de vie. 

Barbe fournie, bonnet noir, tunique grise: dans cette séquence de moins de quatre minutes filmée dans l'habitacle d'un pick-up, Serge Lazarevic déclarait en français être malade et estimait que sa vie était en danger. 

> La fin d'un "long calvaire"

La classe politique a salué unanimement la libération de Serge Lazarevic, exprimant joie et soulagement. "Un long calvaire s'achève, une vie reprend. Immense soulagement pour Serge Lazarevic", a réagi le Premier ministre Manuel Valls sur Twitter, avant de remercier "le Mali et le Niger qui nous ont aidés", devant l'Assemblée nationale. Les députés ont applaudi chaleureusement la nouvelle, en préambule de la séance de questions au gouvernement. De son côté, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, a salué le "courage" et la "détermination exceptionnels" de la fille et la femme de Serge Lazarevic. 

Nicolas Sarkozy, le président de l'UMP, a lui aussi exprimé son "immense soulagement". Mais "ce dénouement heureux ne doit pas nous faire oublier la mémoire de nos compatriotes lâchement assassinés par les terroristes", a-t-il estimé.

"Libération de Serge #Lazarevic. Joie immense. Je pense à sa famille, à sa fille. Détermination totale de la France à combattre Aqmi", a pour sa part tweeté le maire de Bordeaux, Alain Juppé, candidat à la primaire UMP en vue de la présidentielle de 2017, en fin d'après-midi.

> Echangé contre des prisonniers d'Aqmi? 

Peu après l'annonce de la libération, qui, selon une source sécuritaire malienne, a eu lieu au nord du territoire malien, dans la région de Kidal, les conditions de la libération de Serge Lazarevic ont été soulevées. 

Cette libération est le résultat "d'efforts intenses" du Niger et du Mali, a indiqué la présidence nigérienne. Le président Mahamadou Issoufou a salué "l'engagement et le professionnalisme dont ont su faire preuve les services nigériens et maliens". François Hollande assure quant à lui qu'il "y a eu, pendant de très longs mois, des discussions, et ce sont les autorités du Niger qui une fois encore nous ont permis, avec celles du Mali, d'obtenir cette libération". 

Si les conditions officielles du retour à la liberté de Serge Lazarevic ne seront jamais dévoilées, l'existence d'une contrepartie ne laisse que peu de place au doute, pour de nombreux observateurs. Ainsi, pour le député UMP Alain Marsaud, cette libération a été obtenue grâce à la libération de détenus dans des prisons maliennes ou nigériennes.

De fait, le site internet d'information Sahelien.com évoquait ces derniers jours un échange imminent de l'otage français contre deux islamistes du groupe Aqmi, détenus à Bamako, au Mali. Par ailleurs, d'autres sources citées par ce site évoquent la demande d'une rançon de 20 millions d'euros. 

Adrienne Sigel, avec AFP