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Selon Washington, la Russie a versé 300 millions de dollars pour influencer des élections étrangères depuis 2014

Drapeau de la Russie (illustration)

Drapeau de la Russie (illustration) - AFP

Les accusations américaines d'ingérence sont souvent accueillies par des railleries de la part des responsables russes, qui renvoient les renseignements des États-Unis à leur soutien à des coups d'État en Iran ou au Chili.

La Russie a discrètement envoyé au moins 300 millions de dollars à des partis politiques et des candidats dans plus d'une vingtaine de pays depuis 2014 afin de tenter d'y influencer des élections, selon une estimation des renseignements américains rendue publique mardi.

Les États-Unis "considèrent qu'il s'agit là d'estimations minimales, et que la Russie a probablement transféré secrètement davantage de fonds qui n'ont pas été repérés", a fait savoir un haut responsable américain.

"Nous pensons que ce n'est que la partie émergée de l'iceberg", a-t-il déclaré à des journalistes sous le couvert de l'anonymat.

Albanie, Madagascar, Bosnie...

Les renseignements américains n'ont pas précisé les noms des pays concernés. Mais, selon une source proche du dossier dans l'administration Biden, la Russie a dépensé environ 500.000 dollars pour soutenir un candidat du Parti démocrate d'Albanie, de centre-droit, lors d'élections en 2017.

Moscou aurait également financé des partis ou candidats au Monténégro, en Bosnie ou à Madagascar, selon cette même source.

Cette personne, qui n'était pas autorisée à s'exprimer officiellement, a déclaré que Moscou utilisait Bruxelles comme centre depuis lequel de nombreuses fondations et structures soutenaient des candidats d'extrême droite. L'ambassade russe en Équateur a également reçu "d'importantes sommes" d'argent entre 2014 et 2017, apparemment dans le but d'influencer le résultat d'élections, a ajouté cette source.

La campagne de Trump?

L'ingérence supposée de la Russie dans des élections à l'étranger "est aussi une attaque contre la souveraineté", a dénoncé le porte-parole du département d'État, Ned Price.

"Il s'agit d'une tentative d'éroder la capacité des peuples à travers le monde à choisir les gouvernements qu'ils jugent les plus aptes à les représenter", a-t-il ajouté.

Cette nouvelle évaluation n'a pas analysé l'ingérence russe dans la politique américaine. Mais les services de renseignement américains ont déjà accusé la Russie de s'être ingérée dans l'élection américaine de 2016, notamment en utilisant les réseaux sociaux pour soutenir Donald Trump, qui avait exprimé son admiration pour le président russe Vladimir Poutine.

Les États-Unis "travaillent d'arrache-pied pour remédier à (leurs) faiblesses" et encouragent "les autres pays à faire de même et à (les) rejoindre dans cet effort important", a déclaré le responsable.

A.G avec AFP