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Scènes de dévastation dans le nord-est du Japon

Dans la ville japonaise de Miyako. Encore sous le choc, les rescapés du séisme et du tsunami dévastateurs dans le nord-est du Japon tentaient samedi de se réconforter dans les centres d'hébergement et couraient les rares magasins ouverts pour se ravitaill

Dans la ville japonaise de Miyako. Encore sous le choc, les rescapés du séisme et du tsunami dévastateurs dans le nord-est du Japon tentaient samedi de se réconforter dans les centres d'hébergement et couraient les rares magasins ouverts pour se ravitaill - -

par Kim Kyung-Hoon FUKUSHIMA, Japon (Reuters) - Encore sous le choc, les rescapés du séisme et du tsunami dévastateurs dans le nord-est du Japon...

par Kim Kyung-Hoon

FUKUSHIMA, Japon (Reuters) - Encore sous le choc, les rescapés du séisme et du tsunami dévastateurs dans le nord-est du Japon tentaient samedi de se réconforter dans les centres d'hébergement et couraient les rares magasins ouverts pour se ravitailler, au milieu de scènes de désolation.

Le tremblement de terre de magnitude 8,9 sur l'échelle de Richter, le plus violent jamais enregistré au Japon, et le raz-de-marée qui a suivi ont fait plus de 1.700 morts et disparus vendredi, selon l'agence de presse Kyodo.

Les secouristes recherchent toujours des victimes le long des côtes, où des voitures et des bateaux ont été emportés comme des fétus de paille par le flot et encombrent aujourd'hui les rues ou les jardins de maisons submergées.

Les images aériennes montrent ici des bâtiments réduits à l'état de ruines, là des trains renversés dans la région de Sendai, la "Cité des arbres", ville portuaire d'un million d'habitants à 130 km de l'épicentre du séisme.

"C'était comme un film d'horreur, la route montait et descendait comme une vague", raconte Kumi Onodera, une dentiste de 34 ans. "Il y avait des incendies, et la neige qui tombait. C'est dans des moments comme ceux-là qu'on se rend compte combien on tient à la vie."

L'annonce d'une fuite radioactive et d'une explosion à la centrale nucléaire de Daiichi, dans la préfecture de Fukushima, non loin de Sendai, est venue ajouter à l'inquiétude.

Dans les centres d'hébergement, hommes et femmes se munissent de bonbonnes en plastique ou de simples théières et des files se forment pour la distribution d'eau potable.

EAU POTABLE ET VIVRES

A Iwanuma, près de Sendai, des rescapés ont tracé un grand SOS sur le toit d'un hôpital en partie recouvert par les eaux.

Dans les champs, on voit des centaines de bateaux de pêche, beaucoup renversés, traînés jusque-là par la muraille d'eau de dix mètres de haut qui a suivi le séisme.

Des dizaines de milliers de personnes contraintes de fuir leurs foyers ont été recueillies dans des abris où, emmitouflées dans des couvertures, elles tentent de se rassurer et d'effacer de leur esprit les images de dévastation.

Au large de la côte, un pétrolier est échoué sur un haut-fond. A terre, une camionnette se retrouve en équilibre instable sur un poteau.

L'électricité et les téléphones portables sont hors service.

A Mito, autre localité de la région, de longues files d'attente se sont formées devant un magasin, endommagé mais ouvert. Des centaines de personnes veulent se procurer des médicaments, de l'eau et de la nourriture.

La population fait des réserves, ignorant combien de temps durera cette situation de crise.

"Presque tous les magasins sont fermés, alors je suis venu ici pour acheter des couches, de l'eau et de quoi manger", raconte Kunio Iwatsuki, 68 ans.

Dans la ville voisine d'Oarai, un gymnase a été transformé en centre d'accueil.

A Tokyo, la capitale, où un terrible séisme avait fait 140.000 morts en 1923, les immeubles construits selon les normes antisismiques ont bien résisté mais la population reste inquiète.

"On rédige des manuels pour apprendre à réagir face à un tremblement de terre mais quand ça arrive, est-ce qu'on peut vraiment suivre le manuel ?", s'interroge Kiyoshi Kanazawa, un employé de 60 ans.

"Quand tout commence à bouger, les gens sortent de chez eux en vitesse... On vous demande de couper le gaz chez vous, mais est-ce qu'on pense à cela dans de telles circonstances ?"

Guy Kerivel pour le service français