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Sarkozy ira à Pékin : le débat

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Nicolas Sarkozy sera présent à la cérémonie d'ouverture des JO de Pékin. Ce revirement fâche les défenseurs des droits de l'Homme, et rassure les entrepreneurs.

Après avoir conditionné sa venue à Pékin à l’évolution des négociations entre la Chine et le Tibet, Nicolas Sarkozy retourne sa veste. Il se rendra finalement dans la capitale chinoise le 8 août prochain pour assister à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques.

Une décision qui fait bondir, entre autres, Robert Ménard. Furieux, le secrétaire général de Reporters sans frontières prédit que le Chef de l’Etat « perdra la face vis-à-vis des autorités chinoises et vis-à-vis des Français, à qui il avait fait miroiter une politique nouvelle dans le domaine des droits de l’Homme ». Convaincu que les Français, et Nicolas Sarkozy en tête, ont une « peur bleue » des conséquences économiques d’un boycott de la Chine, Robert Ménard dénonce l’attitude du Président et de la France : « On fait toujours des courbettes aux autorités chinoises parce qu’on a peur de perdre des marchés, et on en a moins que ceux qui tiennent la dragée haute aux mêmes autorités chinoises. Dans cette affaire, non contents de se comporter comme des capitulards, en plus ce ne sera même pas payant sur le plan économique. Les lâchetés perpétuelles des autorités françaises – et monsieur Sarkozy s’inscrit dans ce schéma là – ne font pas faire une affaire aux entreprises françaises. Vraiment, pour le pays des droits de l’Homme, bravo ! »

Soulagement des entrepreneurs
Autre son de cloche évidemment, du côté des entrepreneurs français. Jacques Van Minden est président du cercle franco-chinois, une association qui promeut les échanges économiques entre la France et la Chine. Pour lui, la venue de Nicolas Sarkozy à Pékin pour l’ouverture des JO est « un grand soulagement pour les entreprises françaises et les contrats en cours, qui auraient très bien pu être remis en question. Le peu que l’on a, on l’aurait perdu, affirme-t-il, preuve à l’appui. J’ai reçu des messages de Pékin qui expliquent que, si Sarkozy ne vient pas, c’est dramatique, on frise l’incident diplomatique. »

En août, Nicolas Sarkozy rencontrera le Dalaï-Lama, le chef spirituel tibétain. Une entrevue qui pourrait ranimer les colères chinoises, d'autant plus si elle se produit avant la fin des JO. A moins que, d'ici là, les discussions sino-tibétaines aboutissent à une entente.

La rédaction, avec Aurélia Manoli et Yann Abback