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Rio Tinto cherche un repreneur pour son site de Maurienne

Le groupe minier anglo-australien Rio Tinto cherche un repreneur potentiel pour son usine d'aluminium de Saint-Jean-de-Maurienne, en Savoie, un site centenaire de plus de 400 salariés, premier employeur de la région. Aucune décision n'a été prise pour le

Le groupe minier anglo-australien Rio Tinto cherche un repreneur potentiel pour son usine d'aluminium de Saint-Jean-de-Maurienne, en Savoie, un site centenaire de plus de 400 salariés, premier employeur de la région. Aucune décision n'a été prise pour le - -

par Gus Trompiz et Catherine Lagrange PARIS/LYON (Reuters) - Le groupe minier anglo-australien Rio Tinto cherche un repreneur potentiel pour son...

par Gus Trompiz et Catherine Lagrange

PARIS/LYON (Reuters) - Le groupe minier anglo-australien Rio Tinto cherche un repreneur potentiel pour son usine d'aluminium de Saint-Jean-de-Maurienne, en Savoie, un site centenaire de plus de 400 salariés, premier employeur de la région.

Aucune décision n'a été prise pour le moment sur l'avenir du site mais une cession "est la solution qui est privilégiée", a déclaré mercredi une porte-parole du groupe.

Rio Tinto a reçu des marques d'intérêt et le processus de réception des offres préliminaires devrait être achevé "très vite, dans une semaine ou deux", a-t-elle ajouté.

Des discussions se poursuivent cependant avec EDF sur le renouvellement du contrat d'approvisionnement en électricité de l'usine. Elles ont lieu sous l'égide du gouvernement, soucieux d'éviter que Saint-Jean-de-Maurienne ne devienne un nouveau Florange.

Rio Tinto avait annoncé en début d'année qu'il envisageait de céder l'usine de la Maurienne en mettant en avant la perspective d'une augmentation de ses coûts d'énergie à l'expiration, en 2014, de son contrat actuel avec EDF.

Rio et EDF se rejettent mutuellement la responsabilité du blocage de leurs discussions.

"La mort est déjà annoncée, le sujet est déjà clos, Rio Tinto a déjà décidé d'arrêter" son activité à Saint-Jean-de-Maurienne, a déclaré mercredi le PDG d'EDF.

"C'est une prise d'otage, rien de plus. Pardon d'être aussi brutal", a ajouté Henri Proglio lors d'une table ronde sur la transition écologique, organisée par l'Assemblée nationale.

Les propos d'Henri Proglio font écho à ceux d'une source interne à Rio Tinto.

"Nous prévoyons de vendre (le site) en 2013 et c'est au sommet de notre pile de désinvestissements", a dit cette source.

LA VALLÉE MOBILISÉE

Le ministère du Redressement productif s'est refusé à tout commentaire sur le dossier de Saint-Jean-de-Maurienne.

Les syndicats de l'usine et les élus locaux, mobilisés depuis des mois à coups de pétitions et de manifestations et même d'enchaînements au clocher de l'église, seront reçus mardi prochain au ministère, à Paris.

"On nous a déjà présenté l'équipe en charge de la vente du site", raconte Eric Massat, délégué CFDT de l'entreprise, qui dit craindre que la filière aluminium française ne suive le chemin de la sidérurgie. "Nous avons une maîtrise technologique, il serait suicidaire de la laisser partir", dit-il.

Rio Tinto continue d'investir sur le site de Dunkerque, l'autre usine d'aluminium que le groupe exploite en France via Rio Tinto Alcan.

ArcelorMittal, qui a annoncé l'arrêt définitif des deux hauts fourneaux et de la 'phase liquide' à Florange, en Lorraine, maintient de son côté l'activité de ses hauts fourneaux à Dunkerque, bien situé industriellement avec son port sur la mer du Nord.

Comme la sidérurgie, le secteur européen de l'aluminium souffre de la concurrence des productions à bas coûts de pays émergents, notamment la Chine, et de marges faibles comparées à celles de minerais comme le fer ou le cuivre. Rio Tinto s'est lancé l'an dernier au niveau mondial dans un vaste plan de cessions d'actifs non stratégiques.

Avec Benjamin Mallet, édité par Dominique Rodriguez