BFMTV
International

Réunions de crise entre le président italien et les partis

Le président Giorgio Napolitano a entamé des consultations avec les grands partis politiques vendredi pour sortir l'Italie de l'impasse au lendemain de l'échec de discussions exploratoires menées par la gauche en vue de former un gouvernement. /Photo pris

Le président Giorgio Napolitano a entamé des consultations avec les grands partis politiques vendredi pour sortir l'Italie de l'impasse au lendemain de l'échec de discussions exploratoires menées par la gauche en vue de former un gouvernement. /Photo pris - -

par James Mackenzie ROME (Reuters) - Le président Giorgio Napolitano a entamé des consultations avec les grands partis politiques vendredi pour...

par James Mackenzie

ROME (Reuters) - Le président Giorgio Napolitano a entamé des consultations avec les grands partis politiques vendredi pour sortir l'Italie de l'impasse au lendemain de l'échec de discussions exploratoires menées par la gauche en vue de former un gouvernement.

Le dirigeant du centre gauche, Pier Luigi Bersani, dont le parti a remporté le plus grand nombre de voix aux élections législatives des 25 et 26 février mais pas la majorité dans les deux chambres du Parlement, a officialisé son échec jeudi soir.

Après cinq jours de négociations, il a fait savoir au chef de l'Etat qu'il n'avait pas réussi à emporter l'adhésion de ses rivaux politiques, ni avec ceux de la droite de l'ancien président du Conseil Silvio Berlusconi, ni avec le Mouvement Cinq-Etoiles de l'ancien humoriste Beppe Grillo.

Pier Luigi Bersani a notamment opposé une fin de non-recevoir à Silvio Berlusconi qui souhaitait pouvoir décider du nom du successeur de Giorgio Napolitano à la tête de l'Etat.

Autre explication à l'échec des discussions exploratoires : le mouvement de Beppe Grillo ne veut pas soutenir un gouvernement qui serait dirigé par un représentant des grands partis classiques qu'il accuse d'être responsables de la crise économique et sociale.

Le très respecté Giorgio Napolitano, qui est âgé de 87 ans et dont le mandat se termine à la mi-mai, a donc décidé de se saisir du dossier et de rencontrer personnellement les représentants des principaux partis pour vérifier si un consensus autour d'un nom peut encore être trouvé ou s'il faut renvoyer les Italiens aux urnes.

RUMEUR

Parmi les possibilités qui s'offrent à lui : la nomination d'une personnalité qui n'appartienne pas au monde de la politique pour diriger un gouvernement de techniciens capable de sortir le pays de la crise économique, semblable à celui du chef du gouvernement sortant, Mario Monti, ou encore une grande coalition soutenue par tous les partis.

Plusieurs noms de personnalités sont avancés comme susceptibles de pouvoir diriger le nouveau gouvernement à la place de Pier Luigi Bersani, notamment celui de Fabrizio Saccomanni, le directeur général de la Banque d'Italie, ou encore ceux du président du Conseil constitutionnel, Franco Gallo, ou de l'ancien président du Conseil Giuliano Amato.

Le temps presse pour l'Italie. Les taux des emprunts d'Etat n'ont cessé de monter ces derniers jours. A cela s'ajoute une rumeur insistante selon laquelle l'agence de notation financière Moody's se préparerait à abaisser la note de crédit de l'Italie, qui n'est que deux crans au-dessus de la catégorie spéculative.

Giorgio Napolitano devait d'abord rencontrer au palais du Quirinal les représentants du Peuple de la Liberté (PDL), le parti de Silvio Berlusconi, à partir de 10h00 GMT, puis les dirigeants du Mouvement Cinq-Etoiles et enfin ceux du Parti démocrate (PD) de Bersani à partir de 18h30 (17h30 GMT).

Le président Napolitano a clairement fait savoir qu'il ne voulait pas que l'Italie retourne aux urnes dans l'immédiat, ne serait-ce que parce que le scrutin risque de déboucher sur une impasse similaire à celle de fin février, compte tenu des effets pervers d'une loi électorale très critiquée.

Certains souhaitent au contraire reprendre le chemin de l'isoloir, notamment l'alliance de droite autour de Berlusconi, qui compte surfer sur l'élan créé par l'ancien président du Conseil dans les dernières semaines de la campagne électorale.

"Nous n'avons pas peur de revoter", a déclaré Daniela Santanche, l'une des plus fidèles alliées de Berlusconi, au quotidien La Repubblica. "Les sondages nous disent que nous devrions gagner et que le PD perdrait 150 députés."

Danielle Rouquié pour le service français, édité par Gilles Trequesser