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Réunion de la dernière chance dimanche en Grèce

Les chefs des trois principaux partis politiques grecs ont renoncé samedi à tenter de former un nouveau gouvernement d'union, laissant le soin au président Karolos Papoulias d'organiser une réunion de la dernière chance dimanche avant la tenue plus que pr

Les chefs des trois principaux partis politiques grecs ont renoncé samedi à tenter de former un nouveau gouvernement d'union, laissant le soin au président Karolos Papoulias d'organiser une réunion de la dernière chance dimanche avant la tenue plus que pr - -

par Lefteris Papadimas et Peter Graff ATHENES (Reuters) - Les chefs des trois principaux partis politiques grecs ont renoncé samedi à tenter de...

par Lefteris Papadimas et Peter Graff

ATHENES (Reuters) - Les chefs des trois principaux partis politiques grecs ont renoncé samedi à tenter de former un nouveau gouvernement d'union, laissant le soin au président Karolos Papoulias d'organiser une réunion de la dernière chance dimanche avant la tenue plus que probable de nouvelles élections législatives.

Le chef du Parti socialiste (Pasok), Evangelos Venizelos, a remis dans la matinée son mandat au chef de l'Etat après avoir échoué, comme les dirigeants des deux partis arrivés devant le sien le 6 mai dernier, à former un gouvernement de coalition.

Face à ce nouveau revers, le président a décidé de convoquer dimanche à 09h00 GMT Evangelos Venizelos, le conservateur de Nouvelle Démocratie Antonis Samaras et le leader de la Coalition de la gauche radicale (Syriza) Alexis Tsipras, tous trois sortis en tête des législatives.

Karolos Papoulias recevra ensuite individuellement les chefs de file des petits partis qui ont obtenu des sièges au Parlement, dont les ultranationalistes de l'Aube dorée, précise la présidence dans un communiqué.

En cas d'échec des consultations, ce qui est probable, de nouvelles élections législatives devraient être organisées à la mi-juin.

Illustrant les maigres chances de voir l'initiative du chef de l'Etat aboutir, la Coalition de la gauche radicale a d'ores et déjà prévenu qu'elle ne changerait pas de position et qu'elle ne participerait pas à un gouvernement de coalition favorable au plan de sauvetage imposé par les créanciers internationaux de la Grèce.

"Notre position ne change pas", a indiqué Panos Skourletis, porte-parole de Syriza. "Il est évident qu'il s'agit d'une tentative de former un gouvernement qui soutiendrait le plan de sauvetage. Nous ne participerons pas à ce type de gouvernement."

"GOUVERNEMENT OECUMÉNIQUE"

Lors de sa rencontre avec le chef de l'Etat, Venizelos a exhorté Karolos Papoulias à faire pression sur Tsipras afin de l'inciter à rejoindre un "gouvernement oecuménique".

"Je l'ai proposé à M. Tsipras, je n'ai pas reçu de réponse positive", a dit le leader socialiste dont les propos ont été retransmis à la télévision. "Je pense que vous devriez concentrer vos efforts sur ce point lors des consultations."

"Il y a des signes optimistes dans ce que vous me dites et j'espère que je pourrai contribuer à la formation du gouvernement, parce que la situation est plutôt compliquée", lui a répondu le chef de l'Etat.

Un sondage publié samedi confirme l'avance de la Coalition de la gauche radicale dans les intentions de vote en cas de nouvelles élections législatives.

Deuxième du scrutin dimanche dernier, avec 16,78% des voix, Syriza est confortée dans son intransigeance par les enquêtes d'opinion. Un premier sondage la hissait cette semaine à 27,7% des intentions de vote, un deuxième publié samedi confirme sa première place avec un score un peu moins élevé (25,5%).

Un tel résultat permettrait à la Gauche radicale d'empocher, en plus des sièges attribués à la proportionnelle, la "prime" de cinquante élus garantie au premier parti pour favoriser, en théorie, la formation d'un gouvernement stable.

Cela ne suffirait peut-être pas pour constituer un gouvernement rejetant l'austérité et les plans de sauvetage européens, mais cela écarterait encore un peu plus l'hypothèse d'une coalition permettant le maintien de la Grèce dans la zone euro.

Les deux piliers de la coalition sortante, les conservateurs de Nouvelle Démocratie (ND) et les socialistes du Pasok, qui ont échoué à deux sièges de la majorité absolue dimanche (149 sur 300), voient aussi leurs intentions de vote augmenter (21,7% contre 20,3% pour ND et 14,6% contre 12,6% pour le Pasok) mais leur alliance se trouverait fragilisée par la perte de la prime de 50 élus.

Tangi Salaün et Marine Pennetier pour le service français