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Résultats serrés au premier tour de la présidentielle au Sénégal

Devant le stand d'un vendeur de journaux à Dakar, lundi. Les résultats du premier tour de l'élection présidentielle disputé dimanche au Sénégal s'annoncent très serrés entre le président sortant Abdoulaye Wade et l'ancien Premier ministre Macky Sall, selo

Devant le stand d'un vendeur de journaux à Dakar, lundi. Les résultats du premier tour de l'élection présidentielle disputé dimanche au Sénégal s'annoncent très serrés entre le président sortant Abdoulaye Wade et l'ancien Premier ministre Macky Sall, selo - -

par Diadié Bâ et Mark John DAKAR (Reuters) - Les résultats du premier tour de l'élection présidentielle disputé dimanche au Sénégal s'annoncent...

par Diadié Bâ et Mark John

DAKAR (Reuters) - Les résultats du premier tour de l'élection présidentielle disputé dimanche au Sénégal s'annoncent très serrés entre le président sortant Abdoulaye Wade et l'ancien Premier ministre Macky Sall, selon les premiers résultats partiels officieux.

Quelque 5,1 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes à l'occasion d'un scrutin sous haute tension après les violences qui ont suivi la validation de la candidature d'Abdoulaye Wade, 85 ans, en quête d'un troisième mandat.

"Les chiffres dont nous disposons montrent qu'un second tour est inévitable", a déclaré lundi à Reuters Macky Sall, âgé de 50 ans. Selon lui, les résultats partiels accorderaient 32% des voix au sortant et 28% à lui.

Dans le camp présidentiel, Amadou Sall, porte-parole de "Gorgui" (Le Vieux, en wolof), était plus circonspect et a déclaré à Reuters qu'il était prématuré de dégager une tendance.

Avant le vote, le chef de l'Etat s'était déclaré confiant de pouvoir l'emporter dès le premier tour avec plus de 50% des suffrages exprimés.

Lundi soir, lors d'une conférence de presse au palais présidentiel de Dakar, Abdoulaye Wade a déclaré qu'alors que la moitié des bulletins de vote étaient dépouillés, il recueillait plus de 32%, soit sept points de plus que Macky Sall, qu'il situe à un peu plus de 25%.

"Tout est par conséquent possible, une victoire ou un second tour", a dit Wade, qui lisait une déclaration écrite et n'a pas répondu à des questions. Il a ajouté que son parti, le Parti démocratique sénégalais (PDS), allait explorer toutes les alliances politiques possibles en cas de second tour.

Wade s'est félicité du scrutin "transparent, démocratique et pacifique" de dimanche, qui montre à ses yeux que la démocratie sénégalaise se porte bien.

Boubacarr Wassa, militant socialiste de longue date, a déclaré qu'il voterait pour Sall au second tour si le candidat socialiste Tanor Dieng, qui semble peiner pour atteindre les 10%, appelle clairement à voter pour celui-ci.

"ARRÊTER WADE, UN IMPÉRATIF"

Pour Moustapha Niasse, 72 ans, un ancien allié de Wade qui se présente également à la fonction suprême, tout indique que l'actuel chef de l'Etat ne sera pas élu dès le premier tour et que l'opposition devra s'allier au second pour le battre. Les résultats partiels le donne en troisième position avec 13% des suffrages.

"Quelle que soit la personnalité du candidat qui lui fera face au second tour (...) dans tous les cas, arrêter Wade est un impératif, c'est une nécessité, c'est une obligation", a-t-il dit sur RFI en prônant la formation d'une coalition anti-Wade au second tour.

"Nous pensons que le deuxième tour pourrait opposer Macky Sall au président Wade", avait indiqué un peu plus tôt Jean-Paul Diaz, allié politique de Macky Sall, s'appuyant sur des décomptes internes.

Cette tendance pourrait toutefois évoluer rapidement, le chef de l'Etat bénéficiant d'un fort soutien dans les zones rurales du pays.

Dans une interview publiée dans le Journal du Dimanche, Abdoulaye Wade se disait persuadé de remporter l'élection présidentielle dès le premier tour.

Abdoulaye Wade a été hué dimanche par une centaine de personnes au moment de mettre son bulletin dans l'urne. La foule a scandé en wolof "Wade, dégage", obligeant l'entourage du chef de l'Etat, visiblement fâché, à l'escamoter à la sortie du bureau de vote sans qu'il puisse prendre la parole.

Les opposants au chef de l'Etat sortant affirment que sa candidature viole le principe constitutionnel limitant à deux le nombre de mandats présidentiels consécutifs. Wade estime que cette disposition ayant été introduite durant son premier mandat, elle n'entre pas en ligne de compte.

Au moins six personnes ont péri dans les heurts entre opposants et policiers depuis fin janvier et la décision de la Cour suprême d'autoriser Wade à se présenter.

Marine Pennetier, Tangi Salaün, Jean-Loup Fiévet et Eric Faye pour le service français