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Rejet de l'appel de Mladic contre son extradition au TPIY

Portrait de Ratko Mladic sur un mur de Belgrade. L'ancien chef des forces bosno-serbes pourrait être transféré dans les 24 heures au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, dont le procureur l'a inculpé de crimes de guerre, crimes contre l'hum

Portrait de Ratko Mladic sur un mur de Belgrade. L'ancien chef des forces bosno-serbes pourrait être transféré dans les 24 heures au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, dont le procureur l'a inculpé de crimes de guerre, crimes contre l'hum - -

La justice serbe a rejeté mardi l'appel de Ratko Mladic contre son extradition vers le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie de La Haye (TPIY), a annoncé le tribunal spécial de Serbie pour les crimes de guerre.

Avant cette décision, sans surprise, les autorités serbes estimaient mardi matin que l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie pourrait être transféré à La Haye dans les 24 heures.

L'ex-commandant des forces séparatistes serbes de Bosnie, arrêté jeudi dernier par la police serbe, est inculpé de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide pour les massacres de Srebrenica (juillet 1995) et le siège de Sarajevo (1992-1995).

Les avocats de Mladic, qui est âgé 69 ans, avançaient que leur client était trop fragile et faible mentalement pour comparaître devant le TPIY.

Mardi matin, avant l'annonce du tribunal, un responsable du gouvernement serbe expliquait: "Les trois juges vont rapidement examiner l'appel, ils vont très certainement le rejeter, le ministre de la Justice signera les documents d'extradition et puis il partira."

VISITE DE SES PETITS-ENFANTS

Tôt mardi matin, Ratko Mladic a été escorté sur la tombe de sa fille Ana, qui s'est suicidée en 1994 avec son arme de service et repose dans un cimetière de Belgrade.

Le criminel de guerre présumé a en outre reçu lundi la visite de son petit-fils de cinq ans, qu'il voyait sans doute pour la première fois, et de sa petite-fille de dix ans. Son épouse et son fils devraient le voir mardi dans l'après-midi.

Son arrestation, seize ans après la fin de la guerre de Bosnie, est considérée comme un développement très important pour le dossier d'adhésion de la Serbie à l'Union européenne.

Mais la capture du dernier grand criminel de guerre présumé dans les Balkans, considéré par les nationalistes serbes comme un héros, a également ravivé les tensions ethniques en ex-Yougoslavie.

MANIFESTATION DE SOUTIEN EN BOSNIE

Le ministère serbe de la Justice a convoqué une conférence de presse pour 17h00 (15h00 GMT).

Quelque 10.000 Serbes se sont rassemblés mardi à Banja Luka, la capitale de la République serbe de Bosnie, pour manifester leur soutien à Ratko Mladic. Une partie des manifestants sont arrivés par car de Serbie.

"Il y a davantage de Mladic en Serbie, ils grandissent et reprendront le flambeau, là où lui a été stoppé", a lancé à la foule Srdjan Nogo, du mouvement ultranationaliste Srpske Dveri, venu de Belgrade.

La veille, des manifestants brandissant des portraits de l'ancien chef de guerre avaient déjà défilé en Bosnie, déployant des banderoles où on pouvait lire "Tenez bon, général, nous sommes avec vous" et "Honte à toi, Tadic, tu n'a pas trahi Mladic, tu as trahi le peuple serbe", référence au président serbe Boris Tadic qui a ordonné l'arrestation de Mladic.

Dimanche soir, une manifestation de soutien dans la capitale serbe a dégénéré en affrontements entre plusieurs centaines de jeunes partisans et forces de police.

La police serbe a procédé à 180 interpellations.

Une trentaine de policiers et onze manifestants ont par ailleurs été blessés dans ces violents incidents en marge du rassemblement organisé par le Parti radical serbe (SRS), pilier du mouvement ultranationaliste serbe dont le chef de file, Vojislav Seselj, est actuellement jugé à La Haye.

Par Adam Tanner et Aleksandar Vasovic, Jean-Stéphane Brosse et Henri-Pierre André pour le service français, édité par Gilles Trequesser

REUTERS