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Reconstitution à la TV iranienne du meurtre du mari de Sakineh

Un documentaire montrant la reconstitution du meurtre de l'époux de Sakineh Mohammadi Ashtiani, dont la condamnation à mort par lapidation a soulevé une vague d'indignation dans le monde entier, a été diffusé samedi en Iran. /Photo prise le 9 décembre 201

Un documentaire montrant la reconstitution du meurtre de l'époux de Sakineh Mohammadi Ashtiani, dont la condamnation à mort par lapidation a soulevé une vague d'indignation dans le monde entier, a été diffusé samedi en Iran. /Photo prise le 9 décembre 201 - -

par Robin Pommeroy TEHERAN (Reuters) - Un documentaire montrant la reconstitution du meurtre de l'époux de Sakineh Mohammadi Ashtiani, dont la...

par Robin Pommeroy

TEHERAN (Reuters) - Un documentaire montrant la reconstitution du meurtre de l'époux de Sakineh Mohammadi Ashtiani, dont la condamnation à mort par lapidation a soulevé une vague d'indignation dans le monde entier, a été diffusé samedi en Iran.

L'objectif était de montrer cette histoire, déformée par la presse étrangère, sous un nouvel angle, a indiqué la chaîne publique en langue anglaise Press TV. Le documentaire risque toutefois de relancer le débat sur la situation des droits l'homme et de la liberté de la presse dans la République islamique.

Sakineh a été condamnée à la lapidation pour adultère, seul crime passible de cette sentence en vertu de la loi islamique en vigueur en Iran.

Face à l'émotion suscitée par sa condamnation en Occident, où plusieurs dirigeants politiques et célébrités ont intercédé en sa faveur, les autorités iraniennes ont annoncé en septembre la suspension de la peine. Sa condamnation pour complicité dans le meurtre de son mari pourrait toutefois lui valoir une exécution par pendaison.

Citant des "sources en Iran", le Comité international contre la lapidation a déclaré jeudi soir qu'elle avait été libérée, mais il semble qu'il s'agisse d'une erreur d'interprétation des photos publiées avant la diffusion du documentaire. Les images en question ont été réalisées au domicile de Sakineh, où la reconstitution a eu lieu.

PEINE SYMBOLIQUE

Le documentaire en noir et blanc et au cadre instable la montre administrant un sédatif à son pseudo-mari, avant qu'un acteur jouant le rôle de son amant ne relie son cou et ses pieds à une prise électrique. "Il avait décidé de l'électrocuter", y explique Sakineh.

Les images de la reconstitution sont entrecoupées de photographies du véritable corps.

Téhéran accuse la presse internationale d'avoir déformé l'affaire, qui remonte à 2005, pour diaboliser la République islamique. Le président Mahmoud Ahmadinejad a lui-même démenti la condamnation de Sakineh à la lapidation.

Selon le narrateur du documentaire, cette peine lui a été infligée à titre "symbolique" en 2006 par la Cour suprême, mais avait peu de chance d'être exécutée. Une réforme a été adoptée en 2005 pour interdire la lapidation mais "doit encore être intégrée formellement à la législation iranienne", explique-t-il.

Les auteurs du sujet disent avoir retrouvé et filmé l'amant de Sakineh à son insu, mais ils ne précisent pas si l'homme, jugé en même temps qu'elle, a été condamné ou non et n'expliquent pas pourquoi il semble avoir été laissé en liberté.

Jean-Philippe Lefief pour le service français