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Réchauffement climatique: des scientifiques veulent fixer un "pic de viande" à ne pas dépasser d'ici 2030 

Un élevage bovin (photo d'illustration)

Un élevage bovin (photo d'illustration) - Yuri KADOBNOV / AFP

Plus de 50 experts demandent à fixer un "pic de viande" à atteindre avant 2030. Après avoir atteint ce point, sa production devra baisser pour limiter le réchauffement climatique à +1,5°C, comme prévu par l'Accord de Paris.

Pour faire face au réchauffement climatique, plus de 50 scientifiques ont invité les pays du monde entier à établir un "pic de viande", après lequel sa production devra baisser progressivement, et ce avant 2030. Cet appel a été lancé dans une lettre publiée par la prestigieuse revue scientifique The Lancet ce 11 décembre, en pleine Conférence sur le réchauffement climatique (COP25). 

Un pic pour "chaque espèce de bétail"

"Alors que les décideurs révisent leurs contributions nationales, nous proposons que les pays à revenu élevé et les pays à revenu intermédiaire s'engagent à atteindre un pic de leur production nationale de chaque espèce de bétail", détaille Helen Harwatt, auteure principale de la lettre.

Selon les auteurs de la lettre, la production d'origine animale (viande, produits laitiers et oeufs) est passée de 758 millions de tonnes en 1990 à 1247 millions de tonnes en 2017. 

"Si le secteur de l'élevage continue de produire autant, il représentera à lui seul d'ici 2030 49% du quota d'émissions acceptables pour ne pas dépasser les 1,5 °C de réchauffement de la planète", détaille la lettre. 

Pour remplacer ces aliments, Helen Harwatt suggère de favoriser la production de haricots, de céréales, de noix, et fruits et de légumes pour "réduire l'impact environnemental et améliorer la santé". Une transition à nuancer selon le degré de développement des pays. 

"La transition devra être gérée de manière équitable"

"La transition devra être gérée de manière équitable pour permettre aux citoyens de changer de régime alimentaire et pour les agriculteurs, les producteurs et les chaînes agroalimentaires de se diversifier", selon Pete Smith, coauteur de la lettre, interrogé par le Guardian.

La COP25, qui s'est achevée ce dimanche, n'a pas annoncé d'accords allant dans ce sens.

"Je suis déçu du résultat de la COP25", a déclaré le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres dans un communiqué.
Alexandra Jaegy