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Rafael correa reprend l'equateur en main après la crise

Lors de son allocution télévisée hebdomadaire, samedi, le président équatorien Rafael Correa (à gauche) a promis de purger la police des éléments à l'origine de la mutinerie de jeudi et d'enquêter sur les agissements de ses opposants, qu'il accuse d'avoir

Lors de son allocution télévisée hebdomadaire, samedi, le président équatorien Rafael Correa (à gauche) a promis de purger la police des éléments à l'origine de la mutinerie de jeudi et d'enquêter sur les agissements de ses opposants, qu'il accuse d'avoir - -

par Frank Jack Daniel et Alexandra Valencia QUITO (Reuters) - Le président équatorien Rafael Correa a promis samedi de purger la police des éléments...

par Frank Jack Daniel et Alexandra Valencia

QUITO (Reuters) - Le président équatorien Rafael Correa a promis samedi de purger la police des éléments à l'origine de la mutinerie de l'avant-veille et d'enquêter sur les agissements de ses opposants, qu'il accuse d'avoir fomenté un coup d'Etat.

Des policiers qui protestaient contre la diminution de leurs primes dans le cadre d'un plan d'austérité l'ont agressé jeudi, le contraignant à se réfugier plusieurs heures durant dans un hôpital, dont l'armée l'a libéré dans la soirée au terme d'une fusillade d'une quarantaine de minutes. Huit personnes ont trouvé la mort dans ces échanges de tirs.

"Nous sommes tombés dans une embuscade. C'était un piège politique", a déclaré le chef de l'Etat lors de son allocution télévisée hebdomadaire.

"Ces fous étaient manipulés politiquement. Ils voulaient me tuer", a-t-il poursuivi, commentant des images de télévision montrant qu'il a été physiquement agressé par des membres des forces de l'ordre et plongé dans un nuage de gaz lacrymogène.

Le président, qui se déplace avec une canne depuis l'opération du genou qu'il a subie il y a quelques jours, a expliqué" qu'un des policiers avait tenté de lui briser ce genou d'un coup de matraque. Le coup, a-t-il expliqué, a finalement brisé la cheville d'un agent de sécurité qui s'est interposé.

"NOUS ALLONS IDENTIFIER BEAUCOUP DE MONDE"

"Nous devons enquêter en profondeur. Nous allons identifier beaucoup de monde", a souligné Rafael Correa, évoquant les images qu'il a montrées. On peut notamment y voir des militaires ramper sous les balles traçantes.

Avant ces événements, un membre du gouvernement avait indiqué que le président socialiste, qui reste populaire en dépit de la lenteur de la reprise, envisageait de dissoudre un Parlement paralysé et de gouverner provisoirement par décret.

"Cette mesure ne fait pas partie du scenario dans l'immédiat", a précisé samedi l'un de ses ministres.

Rafael Correa a observé une minute de silence à la mémoire des victimes, avant d'évoquer les décisions économiques prises dans la semaine.

S'adressant aux policiers, aux militaires et autres fonctionnaires, il a fait valoir que leurs salaires avaient été considérablement augmentés depuis son arrivée aux affaires.

Les forces de l'ordre ont repris le travail vendredi, un nouveau chef de la police a été nommé et un deuil de trois jours a été déclaré.

Selon la chaîne de télévision Ecuavisa, trois hauts responsables de la police ont été placés en détention.

Certains soldats du rang se sont joints jeudi aux manifestations de policiers, paralysant l'aéroport de Quito quelques heures durant, mais les officiers supérieurs sont restés fidèles au pouvoir.

Le chef de l'Etat entretien des relations mitigées avec l'armée, qui a contribué au renversement de plusieurs gouvernements équatoriens.

Avec Hugh Bronstein et Enrique Pretel; Gregory Schwartz et Jean-Philippe Lefief pour le service français