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Rafael correa reprend l'equateur en main après la crise

Le président équatorien Rafael Correa, lors d'une réunion vendredi avec plusieurs ministres des Affaires étrangères des pays voisins. Rafael Correa a réaffirmé vendredi son pouvoir, au lendemain d'une journée de troubles dans lesquels il a dénoncé une ten

Le président équatorien Rafael Correa, lors d'une réunion vendredi avec plusieurs ministres des Affaires étrangères des pays voisins. Rafael Correa a réaffirmé vendredi son pouvoir, au lendemain d'une journée de troubles dans lesquels il a dénoncé une ten - -

par Hugh Bronstein et Alexandra Valencia QUITO (Reuters) - Le président équatorien Rafael Correa a réaffirmé vendredi son pouvoir, au lendemain...

par Hugh Bronstein et Alexandra Valencia

QUITO (Reuters) - Le président équatorien Rafael Correa a réaffirmé vendredi son pouvoir, au lendemain d'une journée de troubles dans lesquels il a dénoncé une tentative de coup d'Etat.

Le chef de la police, Freddy Martinez, a assumé la responsabilité de la rébellion de policiers de jeudi et présenté sa démission.

Des policiers qui protestaient contre la diminution de leurs primes ont agressé Correa jeudi, le contraignant à se réfugier plusieurs heures durant dans un hôpital, dont l'armée l'a libéré dans la soirée au terme d'une fusillade d'une quarantaine de minutes.

Huit personnes ont péri dans les violences lors de cette journée.

"Un commandant auquel ses subordonnés ont manifesté si peu de respect ne peut rester en fonctions", a reconnu Martinez en présentant sa démission.

Les forces de l'ordre ont repris le travail vendredi, un nouveau chef de la police a été nommé, et un deuil de trois jours a été déclaré.

Selon la chaîne de télévision Ecuavisa, trois hauts responsables de la police ont été placés en détention.

La sécurité a été renforcée par l'armée dans les rues entourant le palais présidentiel, et des soldats montent la garde devant les banques pour éviter des pillages.

Le chef d'Etat socialiste, proche du Vénézuélien Hugo Chavez, a vivement rejeté les demandes des policiers en se montrant au balcon du palais présidentiel, juste après son sauvetage par l'armée.

"L'histoire les jugera pour avoir commis un acte aussi stupide et fait tant de mal à la patrie", s'est-il exclamé.

"LA NATION EST EN DEUIL"

Vendredi, Correa a reçu plusieurs ministres des Affaires étrangères des pays voisins, lors d'une réunion retransmise par la télévision publique.

"Tout cela a été coordonné pour créer le chaos, la guerre civile, les massacres, et pour déstabiliser le gouvernement. Ils n'ont pas réussi. (...) A titre personnel, je suis dévasté, et la nation est en deuil", a déclaré Correa lors de cette rencontre.

Selon les médias publics, la voiture blindée de Correa a été frappée par plusieurs balles lorsque les soldats l'ont escorté hors de l'hôpital jeudi soir.

"Ils voulaient tuer le président Correa", affirme l'agence andine de presse, qui parle de quatre impacts.

Les relations du chef d'Etat avec l'armée sont mitigées. Les militaires ont contribué au renversement de plusieurs gouvernements équatoriens avant l'arrivée au pouvoir de Correa en 2007.

Certains soldats du rang se sont joints jeudi aux manifestations de policiers, paralysant l'aéroport de Quito quelques heures durant, mais les officiers supérieurs sont restés fidèles au pouvoir.

On s'attend désormais à ce que Correa procède à une purge dans les rangs de la police, voire à ce qu'il choisisse de dissoudre le Congrès pour gouverner quelque temps par décret.

"Nous ne pouvons pas revendiquer une victoire totale. Nous avons surmonté la crise, mais nous ne pouvons pas baisser la garde", a estimé le ministre des Affaires étrangères, Ricardo Patino, assurant que le gouvernement extirperait les racines du "coup d'Etat".

Correa est populaire en Equateur, et la crise lui a attiré jeudi le soutien de la plupart des dirigeants du continent américain, de Washington à la Havane.

Il reste difficile de dire si le président équatorien a effectivement été visé par une tentative organisée de coup d'Etat, comme lui et ses partisans l'affirment, ou si les événements de jeudi ne sont à mettre au compte que d'une manifestation houleuse ayant dégénéré.

La police est notamment mécontente du projet de réduire les primes et de geler les promotions dans le cadre des mesures d'austérité voulues par le gouvernement.

Selon Quito, huit personnes ont été tuées dans le pays, dont deux policiers durant la fusillade aux abords de l'hôpital de la capitale. A Gayaquil, deuxième ville d'Equateur, on compte cinq civils tués.

Les blessés sont au nombre de 274, pour la plupart à Quito.

Avec Santiago Silva et Guillermo Granja à Quito, Simon Gardner à Gayaquil, et les bureaux de Caracas, Bogota et Buenos Aires, Gregory Schwartz pour le service français