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Pyongyang ne réagira pas aux manoeuvres sud-coréennes

Militaire nord-coréen près de la ville de Sinuiju, près de la frontière avec la Chine. Les autorités de Pyongyang ne comptent pas réagir aux exercices d'artillerie effectués par l'armée sud-coréenne quelques heures plus tôt sur l'île de Yeonpyeong, proche

Militaire nord-coréen près de la ville de Sinuiju, près de la frontière avec la Chine. Les autorités de Pyongyang ne comptent pas réagir aux exercices d'artillerie effectués par l'armée sud-coréenne quelques heures plus tôt sur l'île de Yeonpyeong, proche - -

par Kim Do-gyun YEONPYEONG, Corée du Sud (Reuters) - Les autorités nord-coréennes ont annoncé lundi qu'elles ne réagiraient pas aux exercices...

par Kim Do-gyun

YEONPYEONG, Corée du Sud (Reuters) - Les autorités nord-coréennes ont annoncé lundi qu'elles ne réagiraient pas aux exercices d'artillerie effectués par l'armée sud-coréenne quelques heures plus tôt sur une petite île proche de la ligne de démarcation avec la Corée du Nord.

Pyongyang avait averti qu'il riposterait militairement à ces manoeuvres menées avec des munitions réelles mais quelques heures après la fin des exercices, le commandant suprême de son armée a estimé qu'il "valait mieux" ne pas réagir.

"Nous avons estimé qu'il était préférable de ne pas réagir aux provocations militaires", a t-il dit, cité par l'agence de presse KCNA.

Les exercices menés sur l'île de Yeonpyeong, celle-là même qui avait été prise pour cible par l'artillerie nord-coréenne le 23 novembre, faisant alors quatre morts - deux militaires et deux civils -, ont duré un peu plus de 90 minutes.

Tous les habitants de l'île de Yeonpyeong ainsi que ceux des îles voisines avaient été invités avant le début des exercices à se rendre dans des abris antiaériens.

"Je ne peux pas dire combien de tirs ont été effectués, certains étaient loin, d'autres bruyants. Les gens ici étaient inquiets", a rapporté un correspondant de Reuters sur l'île.

Ces exercices, qui auraient dû normalement commencer samedi, ont été retardés par le brouillard, offrant à l'Onu l'occasion d'organiser dimanche une réunion du Conseil de sécurité pour apaiser les tensions entre les deux Etats de la péninsule.

La réunion s'est conclue sans aucun accord, la Chine et la Russie refusant que la Corée du Nord soit tenue responsable de la crise actuelle.

RETOUR DES INSPECTEURS

Pékin a réitéré lundi son appel en faveur d'un dialogue destiné à désamorcer la tension dans la péninsule coréenne.

"La Chine a toujours maintenu, sans relâche, que la paix et la stabilité doivent être préservées dans la péninsule", a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères, Cui Tiankai, lors d'une conférence de presse. "Quels que soient les divergences et les contentieux, seuls le dialogue et les négociations sont à même de les surmonter."

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a pour sa part indiqué que Moscou n'était "pas optimiste" concernant la situation, soulignant que la tension entre les deux pays était élevée.

"La situation est très tendue", a-t-il dit à la presse. "Nous ne pouvons pas être optimistes au regard de la situation."

La Russie avait diffusé auprès des membres du Conseil de sécurité de l'Onu un projet de déclaration appelant à "une retenue maximale" et demandant au secrétaire général Ban Ki-moon de dépêcher un émissaire à Séoul et Pyongyang pour empêcher que la crise échappe à tout contrôle.

Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, le Japon et la Corée du Sud ont rejeté le texte et ont exprimé leur soutien en faveur d'une résolution désignant Pyongyang comme responsable de la crise.

D'autres diplomates ont indiqué qu'ils continuaient à travailler à une position commune.

La Corée du Nord a par ailleurs annoncé accepter le retour des inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) après des discussions avec le sénateur américain Bill Richardson.

Selon la chaîne de télévision CNN, Pyongyang a accepté le retour du personnel de l'AIEA dans une centrale nucléaire du pays et a accepté de "négocier la vente de 12.000 barres récentes de combustible et de les acheminer hors du pays, sans doute vers la Corée du Sud".

Avec Louis Charbonneau à New York, Pierre Sérisier, Eric Faye et Marine Pennetier pour le service français