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Pyongyang annonce être en "état de guerre" avec Séoul

Le numéro un nord-coréen Kim Jong-Un assistant à un exercice d'entraînement de l'armée. Pyongyang a annoncé samedi entrer "en état de guerre" contre la Corée du Sud, après avoir placé la veille certains de ses sites militaires en état d'alerte, et multipl

Le numéro un nord-coréen Kim Jong-Un assistant à un exercice d'entraînement de l'armée. Pyongyang a annoncé samedi entrer "en état de guerre" contre la Corée du Sud, après avoir placé la veille certains de ses sites militaires en état d'alerte, et multipl - -

par Jack Kim SEOUL (Reuters) - La Corée du Nord a annoncé samedi être désormais "en état de guerre" contre la Corée du Sud, dernière en date de ses...

par Jack Kim

SEOUL (Reuters) - La Corée du Nord a annoncé samedi être désormais "en état de guerre" contre la Corée du Sud, dernière en date de ses menaces bellicistes, que Washington a déclaré prendre au sérieux tout en les relativisant.

Le Nord a également menacé de fermer une zone économique spéciale qu'il gère sur son territoire conjointement avec la Corée du Sud, si Séoul continue de dire que Pyongyang exploite cette zone uniquement dans le but d'en retirer des devises fortes.

La zone économique de Kaesong représente une source essentielle de devises pour la Corée du Nord et des centaines de Sud-Coréens et de véhicules y pénètrent chaque jour après avoir franchi la "zone démilitarisée" (frontière intercoréenne). Cent vingt-trois entreprises disposent d'usines dans la zone industrielle de Kaesong.

"A partir de maintenant, les relations Nord-Sud entrent en état de guerre et toutes les questions évoquées entre le Nord et le Sud seront traitées sur cette base", lit-on dans un communiqué diffusé par l'agence de presse nord-coréenne KCNA.

A Séoul, le ministère sud-coréen de la Défense a dit n'avoir noté aucun signe d'activité inhabituel de l'armée nord-coréenne qui laisserait augurer d'une attaque imminente.

Le ministère sud-coréen de l'Unification, qui gère les relations politiques avec le Nord, a déclaré samedi que la zone industrielle de Kaesong continuait de fonctionner normalement, et que les ouvriers et les véhicules continuaient de pouvoir franchir la frontière.

"La déclaration de la Corée du Nord aujourd'hui n'est pas une nouvelle menace, mais la poursuite de ses menaces provocatrices", a estimé le ministère sud-coréen de l'Unification.

Depuis le début du mois de mars, le régime nord-coréen multiplie presque quotidiennement les menaces d'attaque contre Séoul et Washington, s'estimant menacé par les manoeuvres militaires conjointes de ces deux pays, entamées au début du mois et prévues jusqu'à fin avril.

La Corée du Nord a ainsi menacé de lancer une attaque nucléaire préventive contre les "forces hostiles", cela alors qu'elle a procédé à la mi-février à son troisième essai nucléaire depuis 2006.

De même, la Corée du Nord a dénoncé l'accord d'armistice avec les Etats-Unis, qui avait mis fin à la guerre de Corée en 1953, et a coupé ses lignes téléphoniques d'urgence avec les forces américaines, les Nations unies et la Corée du Sud.

LA FRANCE "VIVEMENT PRÉOCCUPÉE"

Le numéro un nord-coréen Kim Jong-un a ordonné jeudi soir que les unités de fusées de l'armée soient placées en état d'alerte, prêtes à viser les bases américaines en Corée du Sud et dans le Pacifique (Okinawa, Guam...).

Cet état d'alerte a fait suite au survol du territoire sud-coréen lors d'un exercice par deux bombardiers furtifs B-2 de l'US Air Force, un geste de mise en garde de Washington.

La Maison blanche a déclaré samedi prendre au sérieux les menaces de la Corée du Nord, tout en faisant remarquer que ce n'était pas la première fois que Pyongyang recourait à une telle rhétorique belliciste.

"Nous avons eu connaissance d'une nouvelle déclaration, non constructive, de la Corée du Nord. Nous prenons ces menaces au sérieux et restons en contact étroit avec nos alliés sud-coréens", a déclaré Caitlin Hayden, porte-parole du Conseil national de sécurité de la Maison blanche.

"Mais nous rappelons aussi que la Corée du Nord est une habituée de la rhétorique et des menaces bellicistes, et l'annonce faite aujourd'hui s'inscrit dans la continuité de ces pratiques, a-t-elle ajouté.

Le Pentagone a fait savoir qu'il renforçait ses défenses sur la côte Ouest des Etats-Unis.

La France s'est déclarée "vivement préoccupée" par la situation dans la péninsule coréenne.

Paris "demande instamment à la Corée du Nord de s'abstenir de toute nouvelle provocation, de remplir ses obligations internationales, notamment dans le cadre des résolutions pertinentes des Nations unies et de reprendre rapidement le chemin du dialogue", a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay.

Enfin, la Russie a appelé samedi à la retenue. "Nous espérons que toutes les parties en présence feront preuve d'un grand sens de responsabilité et d'une retenue maximale, et que nul ne franchira le point de non retour", a déclaré le ministère des Affaires étrangères à l'agence de presse Interfax.

"Nous espérons que chacun comprenne qu'une reprise de la guerre dans la péninsule est absolument inacceptable", a déclaré un haut fonctionnaire du ministère russe des Affaires étrangères, Grigori Logvinov.

Techniquement, les deux "frères ennemis" de la péninsule sont toujours en guerre, le conflit qui les a opposées de 1950 à 1953 ayant été conclu par un armistice signé à Panmunjom et non par un traité de paix.

Sung-won Shim; Hélène Duvigneau et Eric Faye pour le service français