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Pression maintenue sur Athènes pour éviter la faillite

Le Premier ministre grec Georges Papandréou (à droite) et le ministre des Finances Evangelos Venizelos. Soulagés par le vote de confiance du Parlement grec, les dirigeants européens insistent maintenant sur l'étape suivante pour le gouvernement grec consi

Le Premier ministre grec Georges Papandréou (à droite) et le ministre des Finances Evangelos Venizelos. Soulagés par le vote de confiance du Parlement grec, les dirigeants européens insistent maintenant sur l'étape suivante pour le gouvernement grec consi - -

Le Parlement grec a voté la confiance au gouvernement socialiste de Georges Papandréou, ce qui ouvre la voie à l'adoption d'un plan d'austérité, condition sine qua non pour obtenir l'aide financière du FMI et de l'UE.

La confiance a été votée mercredi aux premières heures tandis que des milliers de protestataires manifestaient à l'extérieur du parlement. Le gouvernement devait discuter mercredi d'une série de mesures d'austérité nécessaires pour débloquer de nouveaux crédits et éviter la faillite.

Soulagés par le vote de la confiance, les dirigeants européens insistent maintenant sur l'étape suivante consistant à mettre en oeuvre des réformes rejetées par une grande partie de la population.

"Il n'y a pas d'alternative. Nous avons un plan, maintenant il est temps de l'appliquer (...) Il n'y a pas de Plan B", a déclaré lors d'une conférence de presse Pia Ahrenkilde-Hansen, porte-parole de la Commission européenne.

La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré que le vote de confiance était une étape importante mais que la Grèce devait maintenant mettre en oeuvre des réformes.

Elle a insisté sur la nécessité d'entreprendre sans tarder des privatisations d'entreprises nationales et d'augmenter les recettes fiscales.

François Baroin, porte-parole du gouvernement français, a de son côté affirmé qu'"aucun défaut de crédit" de la Grèce ne serait accepté.

Georges Papandréou espère obtenir d'ici le 28 juin le feu vert du Parlement à un ensemble de mesures visant à réduire les dépenses, à augmenter les recettes fiscales et à procéder à des privatisations.

Leur mise en oeuvre, d'ici le 3 juillet, devrait permettre d'obtenir une aide de 12 milliards d'euros, vitale pour éviter une faillite immédiate.

LES DÉPUTÉS PASOK FONT BLOC

Le vote de confiance fait suite à un ultimatum de l'Union européenne liant le déblocage de l'argent - prochaine tranche d'un plan de sauvetage de 110 milliards d'euros de l'UE et du FMI - à un nouveau plan d'austérité de cinq ans.

Les dirigeants européens, réunis à Bruxelles jeudi et vendredi, discuteront de nouvelles mesures de soutien à Athènes, mais Angela Merkel a affirmé qu'aucune décision concrète ne serait prise sur la Grèce lors de ce sommet.

Les dirigeants devraient prendre un engagement politique de poursuite des versements à Athènes au cours des douze prochains mois afin de convaincre le Fonds monétaire international de débloquer début juillet la prochaine tranche de prêt, une fois que les mesures d'austérité auront été mises en oeuvre.

Après de brèves échauffourées entre policiers et manifestants, dans la nuit de mardi à mercredi, les rues d'Athènes étaient calmes mercredi et la circulation était normale sur la place Syntagma, proche du Parlement, où 20.000 manifestants s'étaient rassemblés mardi.

Le vote de confiance a été acquis par 155 voix contre 143, avec deux abstentions, l'ensemble des députés du Pasok ayant fait bloc derrière le gouvernement après avoir, pour certains d'entre eux, affiché des réticences.

Mais face à des syndicats pressés d'en découdre et à une opinion publique ulcérée par les mesures d'austérité, alors que la Grèce connaît sa pire récession depuis trente-sept ans, la mise en oeuvre de réformes constitue un défi de taille pour le gouvernement.

"Au Parlement, il n'y a aucun problème, le véritable problème est la société", note Costas Panagopoulos, de l'institut de sondage ALCO. "Il y a beaucoup de désillusion dans la société grecque, beaucoup de colère et aucun espoir. Le nouveau ministre des Finances et le gouvernement (...) devront insuffler de l'espoir, sinon je ne vois pas comment le gouvernement pourrait rester stable."

Par Ingrid Melander et Georges Georgiopoulos

Avec Renee Maltezou et Lefteris Papadimas à Athènes, John 0'Donnell à Bruxelles et Faith Hung à Taïpeh, Nicole Dupont pour le service français, édité par Gilles Trequesser

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